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a) Les 15 « comtesses » du XII° au XIII°s (00 à 13)

1- ADALGIDE, ADELE ou ADELAIDE, origine inconnue

« Le mystère s’épaissit »

comtesse de Savoie (Adelam selon Paradin)

fille de Raynald comte de Bourgogne, elle épouse (?)  Amédée (dit « la Queue »), 1016-1051, second comte, fils d’Humbert aux Blanches Mains). Comme le couple n’a pas eu d’enfants pour lui survivre, le fief passe à Odon (1023-1060), le frère d’Amédée.

2 - ADELAIDE DE SUSE (née vers 1010, morte vers 1090) première connue et tout de suite célèbre, petite-fille d'Arduin  premier marquis de Suse et premier comte de Turin. Selon les historiens, elle aurait eu trois mariages successifs :

a) dont vers 1046 Odon 1°, (1023-1057) troisième comte de Maurienne et de Savoie, fils d'Humbert aux Blanches Mains,

b) Odon 2 (1013-1060)

Adélaïde apporta à Odon tout le domaine transalpin,   avec Ivrée , des droits sur Turin, Pignerol et surtout le château de Suse, clé du passage du Mont Cenis. Elle semble avoir eu 5 enfants du comte Odon : Pierre 1° (1047-1078) 4° comte  Amédée II (1048-1080) frère et successeur d'Amédée II Odon évêque d'Asti et deux filles Bertha (1051-1088) et Adélaïde (1052-1079). Tout ceci reste bien confus. Veuve d'Odon 1°, elle exerce la régence pour ces deux fils Pierre 1° (1047-1078) et Amédée II (1048-1080) soit pendant 30 ans. Enfin elle marie sa fille Berthe (1051-1087) avec l'empereur Henri IV (1050-1106) en 1066,

c) et son deuxième frère Amédée dit "la Queue" (1016-1051).

Henri IV entra en conflit avec le Pape en 1077 entrainant son couple  en Italie en passant par la Savoie dont la vieille comtesse; sa belle-mère, reçut en indemnité des droits sur le Bugey, le Chablais et Aoste ; devenant ainsi pour des siècles la gardienne des Alpes  et en particulier des célèbres abbayes de  "Santa Maria Assunta" et de la "Sacra di San Michele".


3 - BERTA–BERTHE (1052-1088)

« une promotion et un sacrifice »

épouse de l’empereur germanique Henri IV (1050-1106). Née à Turin ou en Maurienne d’Adélaïde (2) et d’Odon, elle a trois frères aînés (Odon, Pierre I° puis Amédée II ) et une sœur cadette Adélaïde (4). En 1055, elle a été promise à Henri, fils de l’empereur Henri III et déjà roi des Romains. Sitôt après la mort d’Henri III (en 1057) et d’Odon de Savoie (en 1060) se pose la question du mariage. Henri (devenu) IV, fait rapidement le vide autour de lui par ses extravagances il rompt avec Adalbert son précepteur archevêque de Brême et même avec sa mère l’impératrice Agnès d’Aquitaine exilée à Rome. Il épouse Berta en 1066 envisageant peu après de divorcer et provoquant la réunion d’une diète à Francfort où le légat (Saint) Pierre Damien rétablit enfin la situation à la fois du ménage et de l’empire.


4 - Adélaïde ou Adelheid ( 1052-1079), princesse de Rheinfelden

« la malchance des mariages germaniques »

fille d’Odon et d’Adélaïde (2) , sœur de la précédente (3). Elle épouse vers 1065 (donc presque au même moment que sa sœur Berta) Rodolphe de Rheinfelden, duc de Souabe (1025-1080 ?) le grand ennemi de son beau frère Henri IV dont il enleva la sœur avant de devenir son principal concurrent en se faisant élire roi des Romains par le pape Grégoire (on rapporte aussi qu’il enleva sa première épouse, était-ce une habitude ou seulement une confusion historique ?) . II n’en fut pas moins battu pour autant en perdant ensuite définitivement la Souabe au profit des Hohenstaufen auxquels s’était liée sa nièce Agnès. Finalement Berta s’est bien vengée de sa sœur.


5 - ADELAIDE

« le premier regard dauphinois »

Elle est dite de la famille du marquis de Suse et certains en font aussi une fille d’Odon I° et d’Adélaïde de Suse (2), elle aurait donc pu être la sœur de la précédente (4). Elle aurait épousé Guigues 1° d‘Albon en Bas-Dauphiné (1020-1075), dont la puissance initiale semble d’avoir été apparentée en même temps aux évêques de Grenoble, Valence et Vienne. Nous retrouverons les d’Albon comme « dauphins du Viennois » puis « dauphins du Dauphiné ». ce serait donc le premier anneau matrimonial entre deux familles concurrentes ensuite pendant près de deux siècles.

Adélaide et Guigues moururent à la fin du XI° siècle, on rapporte (sans preuve ?) qu’il survécut à son épouse et qu’il se retira (comme moine ?) à Cluny


6 - AGNES D’AQUITAINE (de Guyenne, de Poitou ou de Poitiers ?) 1042, 1045 ou 1052 ? -1089 ou 1095 ?

comtesse de Savoie

« le choix de l’ouest »

Adélaide de Suse (2) ne peut se concevoir sans sa « paralléle » Agnès de Bourgogne, (990 ?1068 ?) elle aussi liée aux rois d’Italie (petite fille d’Adalbert) mais avec en avantage supplémentaire ses relations avec les Capétiens, nouvelle maison de France et avec les empereurs germaniques dès la mort d’Henri II. (973-1024) En plus par ses deux mariages successifs, (avec Guillaume V le Grand, duc d’Aquitaine, puis avec Geoffroi II d’Anjou,) elle se mit en position déterminante avec la maison de Poitiers des ducs d’Aquitaine.

Tout le XI° siècle va ainsi se dérouler dans les alliances politiques et matrimoniales entre les Germains, les Bourgogne et les Aquitaine ,

De son côté, Agnès est , semble-t-il, la fille de Guillaume VII de Poitiers (1023-1058) et d’Ermessinde (Hermessende) de Lorraine, Agnès se retrouve en même temps petite-fille d’Agnès de Bourgogne et nièce d’Agnès d’Aquitaine et de l’empereur Henri III (1017-1058) donc cousine germaine de l’empereur Henri IV (1050-1156) et (donc par alliance) de la femme de ce dernier, Berta, sœur de Pierre 1° (3, 1050-1106).

Elle aurait épousé d’abord en 1059 le premier roi d’Aragon, Ramire I° 1010-1064, ), elle se remarie ensuite avec le quatrième comte humbertien : Pierre I° (1048 - 1076 ou 78 ) elle est donc la belle fille d’Adélaïde de Suse (2) qui semble avoir gardé beaucoup d’influence sur le couple.

Certains généalogistes leur trouvent une fille (Agnès) d’autres deux Agnès et Alix (nées vers 1065) mariées respectivement à Frédéric de Montbéliard (vers 1080, on retrouvera le couple lié aux Zarhingen ) et Boniface del Vasto de Saluces. (vers 1085)


7 - AGNES DE SAVOIE ( vers 1065- 1090)

la perte de Turin

Fille de Pierre 1° et d’Agnès d’Aquitaine (6)

Sur les conseils de sa grand-mère, elle épouse vers 1080 le comte Frédéric de Montbéliard, comte de Lutzelbourg cousin de la comtesse Mathilde (de Toscane), ce qui permet à ce dernier de mettre la main sur la marche de Turin, partage fatal dans l’histoire de la Maison de Savoie puisqu'il fallut des siècles pour récupérer définitivement cette perte . L’empereur Conrad (petit-fils lui aussi d’Adélaïde) réussit à lui reprendre de droit et de fait cette possession d’autant que Frédéric et sa femme moururent peu de temps après et presque au même moment que la vieille comtesse Adélaïde en 1090-1091(2)


8 - ALICE DE SAVOIE (1065- ?)

en lien avec Saluces

Fille de Pierre I° et d’Agnès d’Aquitaine (6)

Alice épouse vers 1080-85 Boniface del Vasto , mort vers 1130 qui descendait lui aussi des Arduin de Turin et avait été maître du comté de Savone avant de s’emparer de ce qui deviendra ensuite le marquisat de Saluces.


9 - JEANNE DE GENEVE (morte en 1095)

la première Genevoise

Fille de Gérold (ou Gérard) II de Genève (7° comte en 1001 - mort en 1033) et de sa femme Berthe fille du dernier roi des deux Bourgognes

Elle épouse en 1065 Amédée II, 5° comte de Savoie (1050-1094) ,

elle lui donna un fils et trois filles : Humbert II (1070- 6° comte en 1080, mort en 1103) - Constance, mariée à Otton de Montferrat († 1084), Adélaïde († 1090), mariée à Manassès V de Coligny en Bresse et enfin Auxilia, (ce prénom qui rappelle celui de la première comtesse) mariée vers 1080 à Humbert II de Beaujeu († 1101),

Elle est morte en 1095 , sans avoir jamais eu beaucoup de puissance car Adélaïde de Suse a gardé le pouvoir et géré les affaires de la famille jusqu’à sa mort en 1091.

à la fin du XI° siècle, les Humbertiens semblent renoncer aux alliances matrimoniales germaniques au profit de mariages peut-être plus modestes mais indéniablement plus sûrs et plus utiles avec des familles voisines locales

Selon Cabaret et une certaine tradition dauphinoise, dans une histoire curieuse, Amédée II aurait d’abord donné sa préférence à Clarence, la très jolie fille du comte de Genève (Gerold II ?) mais à la grande fureur de ce dernier, il se récusa pour épouser Guigone d’Albon. Cette rupture de la parole donnée provoqua bien sûr un conflit ( le premier ?) entre les deux maisons de Savoie et de Genève .
La nouvelle souveraine de Savoie n’en fut pas plus heureuse pour autant : « mol dolent » de « ne pas avoir ligniée de son corps … », devenue « pale et maigre » à force de « jousne et de prier … » elle s’attira finalement les remarques de son mari qui n’en avait pas demandé tant et qui la pria « qu’elle se donnast bon temps , et se rejouit et confortast .. » . On ne sait si la princesse s’exécuta , mais elle n’en créa pas moins l’abbaye de Saint-Sulpice en Bugey,ce qui apparemment arrangea tout et permit enfin l’avènement d’un héritier Humbert III.


10 - GISELE DE BOURGOGNE (de Bourgogne Comté ou Bourg-Comté) 1070-1129, (d’autres disent 1075-1133)

« la première comtesse originaire de Bourgogne »

Elle épouse le comte Humbert II, la fille de Guillaume le Grand. protégée par  son cousin l’empereur Henri IV. Elle a 12 frères et soeurs, dont le pape Calixte II. elle est la tante de Marguerite de Bourgogne, épouse du dauphin Guigues IV. Vers 1090 elle épousa le VI comte Humbert II de Savoie (1065-1103).  Elle a eu sept enfants dont le comte Amédée III ( VII° comte, 1095-1149) et Adele ( ou Adélaide- 1115-1137) reine de France, épouse de Louis VI.


10bis – Gertrude de Lotharingie (Lorraine)

Selon certains historiens, Amédée III aurait épousé en premières noces une mystérieuse Gertrude de Lorraine (fille d'un duc de Lotharingie, dont il n'aurait pas eu d'enfants) avant d'épouser en second mariage Mathilde d'Albon (11).


11 - MATHILDE d'ALBON,( 1100? 1105?  ou 1116? -1145 ?

comtesse de Savoie

fille de premier comte d'Albon, soeur du premier Albon dauphin du Viennois. Elle épouse le VII° comte Amédée III qui lui a donné 10 enfants. et qui  meurt à Chypre sur la route de la croisade


12 - ADELE DE SAVOIE (ou Adélaide ou Alix,1100-1154)

reine de France

Fille d'Humbert II, sœur d'Amédée III, nièce de Pape Calixte II. elle épouse en 1115 le roi Louis VI (1081-1137) auquel elle donne neuf  enfants. Veuve, elle épouse en le connétable Mathieu de Montmorency  successivement favori de Henri I° d'Angleterre ( qui lui avait donné en  premières noces sa fille naturelle ) et de Louis VII de France