QUINZE DUCS
- Amédée VIII « Le pacifique » « le duc-pape », »le Salomon du XV° siècle » ( 1383-1451). Il avait épousé Marie de Bourgogne, fille du duc Philippe Le Hardi et sœur du duc Jean sans peur
- Louis I » Le généreux »( 1413-1465) fils de son prédécesseur , il avait épousé Anne de Lusignan fille du roi de Chypre
- Amédée IX « Le bienheureux » ( 1435-1472) fils de son prédécesseur, il épouse Yolande de France ,fille de Charles VII et sœur de Louis XI ( qui avait épousé aussi une fille de Louis I)
- 1472. Philibert 1° « Le chasseur » (1465-1482)) successeur de son père, époux de Bianca-Maria Sforza de Milan
1482 . Charles I° « Le guerrier » ( 1468-1490 ) successeur de son frère , époux de Blanche de Montferrat
1490 . Charles II « L’enfant » ( 1489-1496) fils de Charles I°
- Philippe II « Sans terre » ( 1438- 1497) grand oncle de Charles II, il épouse Claudine de Brosse et de Bretagne.
- Philibert « Le beau « (1480-1504) fils de son prédécesseur , en 1501, il épouse Marguerite d’Autriche, petite fille de Charles Le Téméraire et tante de Charles Quint
- Charles III ( parfois dit Charles II) « Le bon » ( 1486-1553) successeur de son frère, époux de Béatrice de Portugal
1553 . Emmanuel-Philibert « Tête de fer » ( 1528-1580) , le fils et successeur de Charles III , a épousé en 1559, Marguerite de Valois , sœur de Henri II de France
- Charles-Emmanuel I° « Le grand »( 1562-1630) fils d’Emmanuel-Philibert, il épouse en 1585 l’infante Catherine, fille de Philippe II d’Espagne, dont il a dix enfants ( et autant d’illégitimes)
- Victor-Amédée I° » Le lion de Suse » ( 1587-1637) fils du précédent, il a épousé en 1619 Christine de France, sœur de Louis XIII
- François Hyacinthe « Fleur de Paradis » ( 1627-1638) fils du précédent
- Charles-Emmanuel II (1634-1675) frère du précédent, il épouse successivement Françoise d’Orléans ( nièce de Louis XIII )puis Marie-Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours
- Victor-Amédée II ( 1666-1732) fils du précédent , il épouse en 1684 Anne d’Orléans , nièce de Louis XIV
HT « Madame Chrétienne » : Christine de France
Mariée à 13 ans au prince Victor-Amédée, elle reçut la régence à la mort (mystérieuse) de son époux. Elle dut faire ace à ses beaux-frères Carignan soutenus par l’Espagne mais aussi à son frère Louis XIII et à Richelieu qui lui offraient un dangereux soutien elle se réfugia en 1639 en Savoie. La réconciliation avec les Carignan et la souplesse de Mazarin ramenèrent la paix et Christine put alors jouer un rôle décisif auprès de son fils Charles-Emmanuel II dont elle dirigea jusqu’à sa mort les mariages et la politique surtout dans le cadre d’une stricte alliance avec les « cousins » de Paris (sans réussir néanmoins à faire épouser sa fille à Louis XIV).
Princesse fastueuse, elle fut l’inspiratrice de somptueux ballets et d’une splendide architecture illustrée en particulier par le palais du Valentino (qui rappelle celui du Luxembourg de son enfance parisienne), la place San Carlo (Saint Charles Borromée) de Turin et la façade de la Sainte Chapelle de Chambéry.
Fille et soeur de rois (Henri IV et Louis XIII) et sœur de reine (Henriette d’Angleterre), elle chercha constamment à devenir elle-même reine d’où une campagne littéraire et médiatique qui donna des œuvres prestigieuses (et encore fort utiles) comme « l’histoire généalogique de l’illustre maison royale de Savoie » par le bressan Samuel Guichenon ou le «Theatrum Sabaudiae»
Elle laissa le souvenir d’une femme énergique car même aux pires moments en 1639, elle ne désespéra jamais de sa situation. Tout en excès, elle fut successivement et en même temps une veuve éplorée, une chrétienne fervente (grande protectrice du Carmel) mais aussi une amante passionnée (en particulier du beau Philippe d’Aglié que Richelieu fit emprisonner ), et enfin une mère (et belle-mère ) tyrannique et intrigante.
HT : Le Saint Suaire
En 1453, Louis I° avait acheté à la champenoise Marguerite de Charny un suaire réputé être celui du Christ. Installée à Chambéry la relique fut exposée périodiquement à la vénération des fidèles ( la fameuse « ostension »).
En 1532, le célèbre drap endommagé dans l’incendie de la chapelle du château dut être complètement réparé par les religieuses locales. Emmené par le duc à Verceil durant la guerre, il réintégra Chambéry en 1561 mais Emmanuel Philibert le ramena à Turin en 1578 sous le prétexte de faciliter la vénération de (Saint) Charles Borromée, archevêque de Milan .
La relique, propriété personnelle de la famille de Savoie, resta à Turin où Guarino Guarini lui édifia en 1668 une merveilleuse chapelle baroque symboliquement placée entre le château et la cathédrale.
Il résista aux concurrences, aux révolutions, aux guerres parfois oublié mais toujours respecté. Cependant l’intérêt rebondit en 1898 quand on y découvrit comme sur un négatif une mystérieuse face humaine et un corps supplicié. En 1983, roi Humbert légua la relique à Jean Paul II qui la maintint à Turin et permit un contrôle scientifique plus poussé qui aboutit à la conclusion d’un tissu… médiéval , ce qui ne fit que développer les polémiques, discussions, commentaires et analyses. Epargnée une nouvelle fois d’un incendie en 1996, le mystérieux drap n’ a jamais eu autant de succès comme l’ont montré les deux dernières ostensions de 1998 et de 2000 même si l’Eglise officielle n’a jamais voulu prendre position sur une pièce finalement bien mystérieuse.
Les ordres de la Maison de Savoie
L’Ordre de l’Annonciade correspond à celui du Collier créé à Pierre Châtel (Ain) vers 1362, Charles III le rebaptisa alors « Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade » . Les 15 ( autant que les mystères du Rosaire) puis 20 chevaliers ( les 5 nouveaux rappelant les cinq plaies du Christ) appelés « cousins du duc « ( lui même grand maître de l’Ordre) devaient tous être obligatoirement « de haute et bonne noblesse » , princes du sangs ou chefs d’Etat .
l’insigne était un médaillon de l’Annonciation sur une chaîne d’or formée de quinze (entre)lacs (dits d’Amour) « noués et émaillés de blanc et de rouge, entrelacés de l’ancienne devise FERT et de quinze roses blanches et rouges. A la mort du titulaire, la famille rendait le collier au souverain. L’Ordre a été supprimé en 1946
L’ordre des Saints Maurice et Lazare . Créé à Ripaille en 1434 par Amédée VIII, l’Ordre de Saint Maurice fut réuni au XVCI° siècle à celui de Saint Lazare de Jérusalem alors en déclin , pour honorer les fidèles serviteurs de la dynastie. Charles-Albert le réorganisa en distinguant des chevaliers, des officiers ( en nombre illimités, en tout actuellement près de 1500 ) et 80 grands officiers . Tous les membres nommés par le chef de la famille de Savoie, portent un manteau rouge à capuchon avec une croix tréflée d’émail blanc posée sur une croix de Malte en émail vert toutes deux suspendues à un ruban de moire verte et surmontées d’une couronne . L’ordre subsiste encore avec d’importantes œuvres hospitalières et patrimoniales.
Quelques grandes figures dans une conjoncture de déclin
Un grand duc et un petit pape
Même si le titre ducal n’est qu’un symbole, son attribution en 1413 à Amédée VIII correspond à une première apogée de la dynastie, dont les Etats s’étirent de la Saône au Tessin, du plateau suisse à la Méditerranée avec un protectorat de fait sur Genève. Plus efficace en Italie qu’en Dauphiné ou en Valais, Amédée VIII s’impose dans le jeu européen à l’instar des ducs de Bourgogne ou de Milan.
Juriste, il rédige des « statuta sabaudiae » qui font autorité , intellectuel, il crée une université à Turin, enfin passionné d’art il construit une magnifique chapelle au château de Chambéry et mécène passionné, il attire des artistes de toutes sortes dans une cour qui n’avait jamais été aussi splendide.
Or cet homme génial abdiqua en 1434 pour se retirer à Ripaille dans la simplicité et l’étude avec quelques amis mi-chevaliers, mi-moines. Le destin en décida autrement : un concile réuni à Bâle fit en 1439 de ce retraité un « anti-pape » sous le nom de Félix V . Il resta dix ans sur un trône pontifical fragile et contesté avant de se retirer dignement sans chercher à reprendre un pouvoir quelconque religieux ou politique.
La grande crise du XV° siècle.
Huit ducs se succèdent en un petit siècle , seul le dernier Charles III va régner 39 ans car tous ses prédécesseurs n’ont que des règnes brefs en particulier les deux « gamins » ( Philibert I° et Charles II ) qui n’eurent aucune possibilité de durer et de s’imposer à quiconque. Certes on joua de malchance, Charles I° a sans doute été empoisonné en 1490 et le jeune et beau Philibert II meurt accidentellement en 1504, néanmoins cette instabilité favorisa la désobéissance de la grande noblesse aggravée encore par les querelles familiales grandissent ( Philippe sans terre va ainsi , pendant plus de 30 ans, être un modèle de conspirateur et de traître avant d’arriver – pour bien peu de temps - au trône ) Cette fragilité fut encore favorisée par l’ambition du clan cypriote installé ici par Anne de Lusignan , l’épouse de Louis I° et sa nièce Charlotte à laquelle elle avait fait épouser son propre fils Louis de Genevois pour sauver (en vain ) la couronne de Chypre.
De Charles VII à François I°, les rois de France ne cessent de convoiter la Savoie essentielle pour leurs ambitions italiennes. L’impérialisme des Valois non seulement va gêner les Savoie dans leur conflit avec Milan et avec Saluces mais aussi les forcer à accepter le passage des troupes françaises vers l’Italie. Une seule solution paraît s’imposer alors : le rapprochement des ducs d’abord avec Charles le Téméraire dont l’échec est fatal à la régente Yolande, mais plus tard avec l’Autriche mais tout échoua encore du fait de l’éphémère mariage de Philibert de Beau avec Marguerite, fille de Maximilien de Habsbourg et petite fille du Téméraire.
L’hégémonie française s’accélère avec, en 1488 , le mariage de Louise fille de Philippe II sans Terre avec Charles de Valois-Angoulème. Passionnée pour l’avenir de son fils ( le futur François I°) la princesse n’a de cesse de favoriser les intérêts de sa nouvelle famille, ainsi elle pousse son frère Philippe , tout juste doté de l’apanage du Genevois à rallier la puissance française ( ce que François I° va récompenser en lui faisant épouser sa cousine et en lui donnant le duché de Nemours).
Tout est donc prêt pour la catastrophe de 1530-36, lorsque sans armée, sans argent, mal soutenu par son beau-frère Charles-Quint, le pauvre Charles III ne peut résister aux Bernois venus secourir les révoltés de Genève (et qui en profitent pour s’emparer de Vaud et de la Savoie du nord) , ni aux Haut-Valaisans qui lui enlèvent le Bas Valais et encore moins aux Français qui lui ravissent la Savoie du sud et le Piémont . Lorsqu’il meurt en 1553, ne possédant plus que Nice et Verceil, la famille de Savoie paraît alors bien prés de l’anéantissement.
La chance d’Emmanuel-Philibert
Le salut arriva du jeune Emmanuel-Philibert passé au service de son oncle Charles-Quint. Il se fit connaître en 1559 par ses victoires décisives sur les Français à Saint-Quentin et à Gravelines et imposa le traité de Cateau-Cambrésis qui restituait au jeune duc ses Etats ( sauf le pays de Vaud que Berne conserva encore jusqu’en 1798 )
Après avoir été un jeune chef de guerre éminent, Emmanuel Philibert s’impose comme un remarquable organisateur dans un Etat hétérogène et très perturbé par l’occupation étrangère. Même s’il reconnaît des hiérarchies respectives en Savoie et en Piémont, il installe sa capitale à Turin où il va développer un gouvernement bureaucratique et efficace avec toute une classe de juristes dévoués. Cependant il est surtout intéressant dans ses projets ( hélas vains) d’une armée nationale de conscription et d’un impôt unique sur le sel proportionnel au revenu de chacun, ce qui l’amène à organiser en Savoie dès 1561 un recensement par tête de ses sujets , unique alors en son genre. Plus remarquables et plus durables encore, furent la garantie accordée aux hérétiques Vaudois des hautes vallées piémontaises (édit de Cavour de 1561 ) et la tolérance de fait laissée aux calvinistes chablaisiens ( convertis après 1530 par les Bernois ).
Conscient de sa vulnérabilité, Emmanuel-Philibert entendit rester en paix avec tous ses voisins, ce qui ne l’empêcha pas par prudence de se protéger par d’énormes forteresses comme la citadelle de Turin, le fort de Montmélian, celui de l’Annonciade près de Rumilly ou celui de Sainte-Catherine face à Genève.
La grande crise du XVII° siècle
Emmanuel-Philibert mourut trop vite en 1580 et son fils compromit tout par un revirement politique désastreux autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, d’autant que les pestes se multiplient , que l’instabilité climatique pose d’insolubles problèmes de ravitaillement et que la le commerce international se réduit et surtout modifie ses circuits, préférant les cols du Saint Gothard et du Simplon au détriment de ceux du Mont-Cenis et du Mont-Genèvre.
En 1588, le jeune duc , qui avait déjà déclaré ses prétentions pour le trône de France à la mort d’Henri III, entre en guerre non seulement avec Henri IV ( à propos de Saluces) mais aussi avec Berne et avec Genève. Le conflit fut terrible de la Provence au Piémont et à la Savoie du nord et deux fois de suite les Français du connétable Lesdiguières envahirent la Savoie. Mal soutenu par son allié espagnol et vaincu sur tous les fronts, Charles-Emmanuel signa le traité de Lyon (1601) où il obtint ( malgré tout) Saluces mais perdit la Bresse, le Bugey et le pays de Gex, ce qui ne l’empêcha pas de tenter un nouveau coup sur Genève qui se sauva in extremis ( la fameuse escalade en décembre 1602) et ici aussi il fallut traiter et reconnaître l’indépendance de l’irréductible ville par l’accord de Saint-Julien (1603).
Dans une perpétuelle agitation, le duc continua la politique traditionnelle de bascule , se rapprochant d’abord d’Henri IV pour mieux se concentrer désormais sur ses ennemis du Montferrat puis revenant à l’alliance espagnole ce qui entraîna une nouvelle (et terrible) invasion française en Savoie en 1630 et la désastreuse paix de Cherasco qui donna aux Français la citadelle de Pignerol et la possibilité d’intervenir à tout moment en Piémont. A l’intérieur, tout aussi violent, le duc se déchaîna contre les protestants, ramenant avec fermeté les Chablaisiens à la « vraie religion » (catholique) et faute de pouvoir les contraindre, isolant les Vaudois dans leurs vallées ( où on tenta encore de les contraindre par la force lors des « pâques piémontaises » de 1655)
Jamais un Savoie ne régna aussi longtemps ce qui explique l’état désastreux du pays en 1630 et la crise ne fit que s’aggraver avec les dissensions familiales car le jeune duc Victor-Amédée se trouva en lutte avec ses frères Carignan qui optèrent franchement pour l’Espagne. La guerre de frontalière devint civile ce qui rendit encore plus menaçantes les tutelles éventuelles de la France et de l’Espagne. Les Français l’emportèrent pour cinquante ans avec la paix de 1643 la preuve en fut l’installation des Carignan à Paris et l’envoi systématique de princesses françaises à Turin .
L’amour du beau et de la grandeur
Avec tant de difficultés, on eût pu voir la famille de Savoie tomber dans la sinistrose ou le pessimisme or il n’en fut rien. L’esprit baroque aidant, jamais la cour de Turin n’eût autant d’activités mondaines , artistiques et culturelles.
L’impulsion vint des princesses françaises : Marguerite de Valois était bien dans la tradition de sa mère et de sa tante Jeanne d’Albret . Femme de lettres, elle reçut à Turin des écrivains français (ainsi Joachim du Bellay ) ou italiens (Le Tasse, Agostino Bucci ou Bernardino di Pelipari ) mais aussi –mais plus discrètement - bien des « hérétiques » (Giordano Bruno ).
Gagnés par la manie monumentale de leurs confrères italiens, les Savoie du XVII° siècle , faute d’une gloire militaire ou politique, vont s’imposer dans l’histoire comme les mécènes de toute une série d’architectes italiens ( Vittozzi d’Orvieto jusqu’à sa mort en 1615, puis Guarino Garini arrivé de Modène en 1666 et enfin Juvarra ramené de Sicile en 1718) ou piémontais ( comme Carlo et Amedeo di Castellamonte ou Benedetto Alfieri). Ils patronnèrent ainsi nombre de palais et d’églises ( comme l’énorme basilique de Vicoforte près de Mondovi) mais surtout ils créèrent à Turin un décor prestigieux pour une impressionnante série de fêtes et de manifestations politiques, littéraires , mondaines et religieuses. le palais ducal s’impose ainsi comme le centre d’un gigantesque ensemble allant de l’ancienne cathédrale Saint Jean Baptiste et longs bâtiments ministériels à des palais annexes comme celui du Chablais ou l’ancien château des Achaïe réhabilité et rebaptisé ensuite « palais Madame «.
Même si la cour voyage beaucoup, elle aime stationner dans la campagne turinoise, où chaque prince va orgueilleusement se créer sa propre résidence. Emmanuel Philibert s’ était déjà doté du « Parc Royal » célèbre par sa ménagerie alors que le palais des « Mille fleurs » ( Miraflores ou Mirafliori) illustrait la passion botanique de Charles-Emmanuel, la duchesse Christine se donna encore le château du Valentino mais la palme de l’ambition artistique revient encore à Charles-Emmanuel II qui eut l’idée d’une ville – palais entièrement centrée sur sa résidence de Veneria Reale (qui inspira certainement son cousin Louis XIV à Versailles). Enfin Victor- Amédée II termina cette brillante série par les châteaux de Rivoli et de Stupinigi .
Cette griserie artistique n’était pas neutre car elle correspondait à une ambition politique obstinée. Plus la famille de Savoie était menacée ou asservie, plus elle affichait ses prétentions royales. Déjà à la mort de Henri III, Charles-Emmanuel avait revendiqué le trône de France, plus modeste mais plus efficace, sa belle fille Christine visa le titre royal laissant son fils insister davantage sur le décor et les symboles de son autorité réelle ou supposée.
On exalte l’origine ancienne et prestigieuse (car germanique) de la famille avec le mythe du mystérieux Berold de Saxe, père d’Humbert I°. De Philibert de Pingon à Samuel Guichenon complété par Emmanuele Tesauro et Agostino della Chiesa, aucun talent ne fut négligé pour magnifier les qualités et les réussites de la famille et comme si cela ne suffisait pas, géographes et dessinateurs vinrent illustrer la puissance, l’ancienneté et la splendeur des places et villes des Etats de Savoie dans le merveilleux « Theatrum Sabaudiae» . Tout cela ne déboucha sur rien de précis (sauf le titre d’»altesse royale » ) ni d’effectif d’autant que la monarchie française s’arrangea bien pour ne pas en tenir compte et même pour s’en moquer sournoisement . Il n’empêche que toute cette campagne frappa les imaginations et fit connaître la dynastie aux quatre coins de l’Europe.
On terminait donc le siècle dans l’image ambiguë d’une famille désormais vassale de la France mais non sans éclat et soucieuse de progrès, comme le prouvait le souci de Charles-Emmanuel II de rétablir le commerce entre Lyon et Turin par la « crotte » des Echelles et le Mont-Cenis avec une (vaine mais longue) série de franchises pour l’instauration de foires et de manufactures tout au long de cette route. L’histoire ne servant à rien, en 1460 on avait repris l’erreur des apanages en pcréant celui du Genevois que l’on ne récupéra que près deux siècle après avec la duchesse Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours. Cependant Une impulsion efficace et prometteuse avait été donnée par Emmanuel-Philibert pour la mise en place d’un Etat absolutiste certes mais fortement établi sur une bureaucratie compétente et dévouée ( d’où naquit une noblesse de robe d’origine bourgeoise et bien différente de la vieille et turbulente noblesse féodale.
L’ensemble du chapitre fait ainsi 19. 525 signes ( le premier en fait 18.200)
ILLUSTRATIONS PREVUES POUR LE CHAPITRE DES DUCS ( liste provisoire)
HT les ordres militaires
2A le collier de l’annonciade
2B/ La croix de Saint Maurice et Lazare
HT le Saint Suaire
2C/ La coupole de Guarino Guarini pour la chapelle du Saint Suaire de Turin
2D/ l’ostension du Saint Suaire
HT Christine de France
2E/ Christine de France
2F/ Un ballet à la cour de Christine de France
2G/ la réconciliation de Christine de France et de Thomas de Carignan ( peinture de Recchi au Valentino)
2H/ Le Valentino
Amédée VIII
1/Le château de Ripaille
2/ Le couronnement d’Amédée VIII le 9 février 1416
3/ L’élection d’Amédée VIII au trône pontifical le 5 novembre 1439 ( fresque d’Isidore Bianchi au château de Rivoli)
4/ Statuta sabaudiae XV° siècle. AST
5/ Carte des Etats de Savoie au XV° siècle
Le déclin du XV° siècle
6/ La tombe de Philibert de Beau à Brou
7/Les Français à Turin à la fin du XV° siècle ( la réception de Charles VIII à Turin par Blanche de Montferrat en 14 94, peinture du Valentino)
8/ Bayard à la cour de Savoie
Emmanuel Philibert
9/ Le mariage d’Emmanuel Philibert et de Marguerite en juillet 1559 ( fresque de F. Podesti au château d’Aglié)
10/ Emmanuel-Philibert
la crise du XVII° siècle
11/ Charles-Emmanuel I°
12/ la tombe de Charles-Emmanuel 1° à Vicoforte
13/ La rencontre de Suse
14/ La carte des Etats de Savoie au XVII° siècle
L’ideal baroque et le rève dynastique
15/La Veneria Reale
16/ Le monument des Echelles
17/Marie-Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours
18/ La pompe funèbre de Charles-Emmanuel II à la cathédrale de Turin
19/Le palais Carignan
20/ l’ensemble du palais ducal de Turin
21/Mirafiori
22/ Rivoli
23/ frontispice du Theatrum Sabaudiae
24/ Frontispice du Guichenon
25/la généalogie de la maison de Savoie par Bergonio
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