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169 – LAETITIA BONAPARTE (1866-1926)

169 - LAETITIA BONAPARTE (1866-1926)

princesse Bonaparte, duchesse d’Aoste

Fille de Clotilde de Savoie (156) et de Jérôme Napoléon

« Enfin une passionnée »

169 Laatita
Il y avait loin entre l'exuberante fille de Clotilde et son austère grande-mère Bonaparte.

Née à Paris, (son père lui avait donné le prénom de sa grand-mère Laetitia Bonaparte, la célèbre « Madame Mère »).  Après 1870,  elle avait bien entendu suivi sa mère dans son exil en Suisse et en Piémont se faisant remarquer très vite par sa vivacité et son exubérance (héritées en fait de son père)) qui inquiétèrent beaucoup sa famille de Savoie (en 1886, sa tante la reine Marguerite (159) avait essayé de l’introduire solennellement dans la grande société romaine, mais effrayée par l’originalité de la jeune fille, elle s’était empressée de la ramener à sa mère à Moncaliéri

Elle épouse avec faste en septembre 1888 son oncle Amédée (1845-1890) premier duc d’Aoste, très amer de ses 12 ans de veuvage. Les uns soulignèrent la passion du prince d’autant plus enflammé que la jeune épouse avait 19 ans de moins que son mari, mais d’autres chuchotèrent qu’elle avait épousé par raison son oncle alors qu’elle avait une relation notoirement connue avec le propre fils de ce dernier Emmanuel-Philibert qui l’avait vainement demandée en mariage auparavant. En tous les cas, il fallut évidemment une dispense pontificale accordée bien sûr par un Vatican qui en avait déjà l’habitude mais qui s’empressa néanmoins de signifier que c’était la dernière fois… Aventure charmante, ridicule et malheureuse, car elle n’eut qu’un seul fils Humbert comte de Salemi né en 1889 mort en 1918 à 29 ans après un vie de scandale et d’excès.

Isolement préparé par la mort de son mari victime en janvier 1890 d’une affection pulmonaire au retour des funérailles de son beau-frère Louis de Portugal et ruiné par les legs aux garçons de son premier mariage. En dépit des exhortations de son « neveu » et cousin, le roi Victor-Emmanuel, elle afficha dans ses dernières années son extravagance par de « fougueuses promenades » en voiture découverte au bras de galants officiers. C’est d’ailleurs avec l’un d’eux qu’elle se lia durablement pour en faire son « administrateur » (c’était devenu une tradition de famille) et auquel elle légua la villa de la Côte d’Azur donnée autrefois au prince Jérôme par l’impératrice Eugénie, et l’on comprend le soulagement de la famille à sa mort en octobre 1926.

les uns virent dans les excès de Laetitia la digne fille excessive et indépendante de sa mère alors que d’autres dénoncèrent une femme extravagante, symbole de la décadence de l’époque bien dans la lignée de Jérôme Bonaparte.


 

FERRAZA G.: Maria Laetitia Napoleone, Turin, 2005, 86 p.

Il dolore di Torino per la morte della principessa Laetitia. Rivista mensile municipale ; [ A. 6, n. 6 (1926), p. 231-232])

156, 157, 159, 168, 170