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123 – OLYMPE MANCINI (1639-1708)

123 - OLYMPE MANCINI (1639-1708)

OLYMPE MANCINI (1639-1708)
OLYMPE MANCINI, un grand nom, une des nièces de Mazarin, beaucoup de charme, beaucoup de talents, beaucoup de mystères. Olympe eut une belle descendance mais une vie mouvementée qui finit assez mal.

La fille de Michele Mancini et de Geronima Mazarini (sœur du cardinal Mazarin) .avait été amenée en France en 1647 à l’invitation de son oncle et protecteur devenu bientôt de fait premier ministre à la mort de Richelieu.

Sa sœur cadette Hortense (1646-1699) , considérée comme une des plus belles femmes de son siècle, s’était illustrée par son succès dans les cours européennes, Charles II d’Angleterre et Charles-Emmanuel II de Savoie la demandèrent en mariage mais le cardinal l’obligea à épouser en 1661 le duc de la Meilleraie, d’où ses fuites en 1668 puis en 1672 en Savoie où elle resta trois ans sous la protection de Charles-Emmanuel qui se garda bien néanmoins de l’inviter à Turin ( elle passa ensuite en Angleterre).

Forte de ses beaux et grands yeux, Olympe a été courtisée par Louis XIV mais Anne d’Autriche et le cardinal s’y opposent et la poussent en 1657 à se marier avec le prince Eugène-Maurice de Savoie-Carignan (1633-1673), certes le jeune époux n’a guère de personnalité mais fort de son amitié (et de sa passivité) avec le roi, il reçoit en 1662 le duché-pairie d’Ivoy en Ardennes rebaptisé Carignan et devient successivement gouverneur du Bourbonnais, de Champagne et ambassadeur à Londres avant de passer dans l’armée ce qui ne lui réussit guère puisqu’il meurt bientôt en Westphalie en 1673.

il avait eu le temps de donner à sa femme cinq enfants (cinq garçons) Louis (que l’on a considéré comme un fils naturel de Louis XIV, 1657-1702), Louis- Jules (dit « le chevalier de Savoie  ou de Soissons »1660-1683), Emmanuel-Philibert « le comte de Dreux » 1662-1676), Eugène (le généralissime au service des Habsbourg, 1663-1736) et Philippe (1659-1693, qui s’illustra en tuant en duel le baron de Banier, l’amant suédois de sa tante Hortense en 1683).

Même mariée, Olympe fut très jalouse de la passion de Louis XIV pour sa sœur Marie en 1658, mais elle ne partagea pas sa disgrâce et resta en France pour mieux tomber néanmoins dans les intrigues de la cour (d’où son appui puis son hostilité à Louise de la Vallière et enfin sa mystérieuse participation éventuelle à l’affaire des poisons en 1679 avec la rumeur qu’elle avait empoisonné son mari en 1673. Le scandale provoque en 1680 son exil qui l’amène successivement dans les Pays Bas mais aussi en Espagne et en Angleterre toujours passionnée, toujours active, toujours affairée jusqu’à sa mort survenue finalement à Bruxelles loin des siens en 1708.

Olympe marque la fin de l’éclat parisien des Carignan. Eugène quitte la France presque au moment même de l’exil de sa mère en 1680-83 emmenant dans sa suite ses frères Philippe et Louis-Jules mais aussi son oncle et son cousin de Bade.