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134 – PAULINE DE QUELEN D’ESTUERT DE CAUSSADE ET DE LA VAUGUYON (1783-1829)

134 - PAULINE DE QUELEN D’ESTUERT DE CAUSSADE ET DE LA VAUGUYON (1783-1829)

Elle était fille de Paul-François (1746-1828), duc de la Vauguyon, prince de Carency, marquis de Saint-Maignin, qui fut gouverneur de Cognac sous l’Ancien Régime et qui mourut lieutenant général. La famille de la Vauguyon de très vieille noblesse bretonne pouvait s’enorgueillir d’être liée aux Tourzel ( un Vauguyon s’était chargé de l’éducation de Louis XVI et à la génération suivante Madame de Tourzel se retrouva gouvernante des enfants de ce prince) et de loin aux Rohan mais surtout à Mgr de Quélen (1778-1839), archevêque de Paris en 1821, membre de la chambre des Pairs et de l’Académie française.

Paul-Yves, le frère de Pauline, avait reçu le titre de lieutenant-général en 1809 et celui de comte d’Empire tout comme son beau-frère ( mari de sa sœur) Alexandre de Bauffremont, (1773-1839) qui fut sous la Restauration duc, pair et chevalier de Saint -Louis.

Elle épouse à Paris en 1810, Joseph-Marie de Savoie-Carignan-Villafranca (1783-1825) fils d’Eugène et d’Elisabeth Magon de Boisgarin

«  il (Joseph-Marie) se fit soldat sous Napoléon et fut nommé, pendant la campagne de Russie, colonel d'un régiment de hussards. Des lettres-patentes de 1810 lui conférèrent le titre de baron. Louis XVIII, en 1814, lui rendit son ancien titre de comte de Villefranche. Il devint officier-général et mourut le 15 octobre 1825. - Il avait épousé, le 9 octobre 1810, Pauline-Antoinette Bénédictine-Marie de Quélen d'Estuer de Caussade, fille du duc de la Vauguyon ; le fils issu de ce mariage, Eugène-Emmanuel-Joseph-Marie-Paul-François, reprit le rang de ses ancêtres, lorsque la branche de Carignan monta sur le trône de Sardaigne avec le roi Charles-Albert, petit-neveu du mari de Mlle de Boisgarein. ….» (Chateaubriand)

 Pauline mourut accidentellement brûlée vive au château d’Auteuil.

Pauline et Joseph-Marie ont eu trois enfants  qui , orphelins, ont quitté la France après 1831, ne se retrouvant pas dans le nouveau régime orléaniste de Paris et au contraire attirés en Piémont par leur cousin Charles-Albert fort soucieux de rassembler les derniers restes de sa famille

 Marie Gabrielle (1811-1857, qui épouse bientôt le prince romain Massimo

Marie-Victoire-Philiberte (1814-1874), qui épouse en 1837 Léopold de Bourbon ( comte de Syracuse, 1813-1860 , fils de François I° des Deux Siciles, neveu de la reine Marie-Amélie, demi-frère de la duchesse de Berry, frère de Ferdinand II et donc beau-frère de Marie-Christine de Savoie). Ce fut le dernier mariage entre les deux familles de Savoie et de Naples avant la grande rupture de 1860. Léopold libéral , moderne, même libertin tenta vainement de pousser le régime napolitain aux réformes et à la reconnaissance du nouveau nationalisme italien. Il mourut peu après la chute du royaume de Naples sans avoir pu jouer un rôle essentiel dans la nouvelle Italie (et sans avoir pu même convertir son épouse irréductiblement conservatrice) . Le comte de Reiset a dressé dans ses « Souvenirs » un tableau pitoyable de la « princesse Philiberte » excentrique, obsédée de propreté à la folie , découverte mystérieusement enceinte à la veille de son mariage ce qui explique la débauche du comte de Syracuse qui n’ayant pu la renvoyer en Piémont , dut la garder près d e lui pour son plus grand malheur….

Eugène de Carignan (1816-1888) . Ce dernier avait été reconnu par Charles-Albert en avril 1834 héritier présomptif de la couronne en cas d’extinction de la branche régnante. Il entra dans l’armée et dans la marine sarde où il acquit rapidement une grande et belle renommée. Après avoir été en 1848-49 puis en 1859-60 un brillant lieutenant général, Indifférent aux grandes charges qui lui furent confiées ( lieutenant-général du royaume en mars 1848 puis de l’Italie du sud en 1861) il se retira de toute vie publique et épousa morganatiquement en 1863 Félicité Crosio de Verceil dont il eut six enfants et dont descend actuellement la famille des comtes de Savoie-Villafranca-Soissons selon le titre que le roi Humbert I° leur accorda en 1888.