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125 – VICTOIRE-FRANCOISE DE SAVOIE (1690-1766)

125 - VICTOIRE-FRANCOISE DE SAVOIE (1690-1766) dite « Mademoiselle de Suse »,

fille bâtarde de Victor-Amédée II et de Jeanne-Baptiste de Verrrue née de Luynes .

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Victoria Françoise de Savoie (Mademoiselle de Suze). Fille illégitime de Victor Amédée II. De la beauté mais beaucoup d'intrigues.

Madame de Verrue, la jeune et belle fille du duc de Luynes poussée par son mari, sa belle-famille et les appuis de la duchesse-mère, Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours, avait succombé en 1689 aux avances de Victor-Amédée II d’où la naissance rapide de Victoire-Françoise très vite célèbre par sa grande beauté reçue de sa mère. Cependant tout se gâta très vite du fait des intrigues de la cour (avec une tentative d’empoisonnement de la favorite), de la retraite forcée de la seconde "Madame Royale" Jeanne-Baptiste et d’une série de propos «infâmes» sur la cupidité de madame de Verrue (accaparement d’une partie du trésor ducal) et ses soi-disantes activités d’espionnage. Madame de Verrue s’enfuit en 1700 laissant ses enfants au duc.

Très belle et déjà consciente de son rang, la jeune Victoire avait refusé d’épouser lord Petersborough ambassadeur anglais à Turin.

Elle épousa donc en 1714 à Moncalieri, Victor-Amédée 3° prince de Carignan (1690-1741). Elle bénéficiait ainsi de la paix signée à Utrecht par laquelle son royal père s’était de fait réconcilié avec la France mais il fallut bientôt se rendre compte de la passion dévorante du jeu chez le nouveau marié rapidement couvert de dettes que le roi et sa mère poussèrent bientôt à regagner Paris pour profiter officiellement de l’hôtel de Soissons  confisqué par Louis XIV après les scandales d’Olympe et la « trahison » de son mari et dont la paix avait permis la restitution aux Carignan. Loin de se calmer le débauché transforma son palais en un «somptueux et ruineux tripot» qu’il prêta au dangereux spéculateur et banquier John Law qui aggrava encore la ruine du prince. Accumulant les imprudences, ce dernier nommé par le régent à la « surintendance des menus plaisirs » avait eu aussi la dangereuse ambition d’initier les Parisiens à l’opéra italien, ce qui était beaucoup leur demander d’où un retour de l’imprudent à Turin auprès d’un roi de plus en plus réticent pour l’aider et l’avènement de Charles-Emmanuel III en 1730 n’arrangea rien car le nouveau roi refusa de le soutenir plus longtemps. Il fallut donc revenir à Paris d’où de nouvelles et ruineuses dépenses somptuaires , de plus en plus de jeux et bientôt une mort en 1741 qui  fut en fait une délivrance.

En tous les cas, la pauvre Victoire ne fut pas épargnée pour autant car elle dut régler la ruine et les dettes de son mari, vendre l’hôtel de Soissons et ses collections et ne se sauvant que par l’aide de l’héritage de leur mère et par les amis bien placés qu’elle s’était faite depuis son retour en France.