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146 – CAROLINE DE SAVOIE (1764-1782)

146 - CAROLINE DE SAVOIE (1764-1782) princesse de Saxe

« Un entracte de bonheur »

146 Caroline de Saxe

fille de Victor-Amédée III et de Marie-Antoinette d’Espagne, (142) sœur des comtesses de Provence et d’Artois, (143-144)

Quatrième fille du roi Victor, elle s’imposa très vite par sa jeunesse, sa grâce et sa bonne humeur d’autant plus qu’aimée de toute sa famille et fort populaire à Turin, elle pouvait envisager l’avenir avec bonheur, d’où sa surprise et finalement son refus immédiat en apprenant la demande de sa main faite par le prince Antoine de Saxe (1755-1836). Il fallut toute la pression de son père pour lui faire accepter finalement un prince susceptible d’arriver un jour au trône de Saxe ou à celui de Pologne d’autant qu’il s’agissait de continuer la suite des beaux mariages de ses sœurs et frère des années précédentes.

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La capital artistique de la Sax l'équivalant germanique de Turin.

Les fêtes de départ furent particulièrement brillantes, on dit que la jeune fille toute émue à la cérémonie de mariage à Moncalieri se retourna vers ses parents au moment fatidique du oui, ce qui lui valut une injonction sévère et sonore de son père avec « un trois fois oui » qui fit rire toute l’assistance. Après un dernier salut au Saint Suaire puis à la dépouille d’Amédée IX à Vercelli, il fallut se séparer de la famille qui l’avait accompagnée jusque là et par Milan et Innsbruck on gagna la Saxe et Dresde où le mariage put avoir lieu le 24 octobre 1781. Le prince avait écrit gentiment à son beau père : »Il en coûtera sans doute à la sensibilité de Madame la princesse de s’éloigner de ses illustres parents et d’une famille qui doit lui être chère. Mais je mettrai tant d’attention à faire diversion à ses soucis et à l’attirer sa confiance et son estime que je me flatte de lui adoucir l’amertume de cette séparation… » .Il poursuivait d’ailleurs peu après : » « tous mes efforts ne tendront-ils qu’à me rendre digne des bontés d’une princesse qui réunit, aux charmes de la plus aimable figure , toutes les vertus de ses augustes parents… »

Tout parait aller au mieux d’autant que la jeune princesse reçoit l’aide du ministre Gabaléone Salmour d’Andezeno d’origine piémontaise qui a fait une brillante carrière politique à Dresde avec comme adjoint le comte savoyard Noyel de Bellegarde, c’est sur leur conseil qu’elle sympathise tout de suite avec sa nouvelle belle-sœur Amélie, que son beau-frère l’électeur Frédéric-Auguste épouse au printemps 1782 mais tout s’effondre en décembre lors de l’épidémie de variole qui frappe la cour et en particulier Caroline qui meurt subitement en décembre dans les mêmes conditions de souffrance et de regrets universels que son aïeule Marie-Adélaïde de Bourgogne 70 ans auparavant à Versailles.

Magnanimement, son mari rendit à son ex-beau père 320.000 livres sur les 420.00O données en dot et épousa en secondes noces en 1787 Marie-Thérèse d’Autriche ( 1767-1827), fille de l’impératrice et donc sœur de Marie-Antoinette de France et de Marie-Caroline de Naples. Il succéda à son frère sur le trône de Saxe en 1827 au moment même où il perdait sa seconde femme. Décidément le joli ménage de 1782 était destiné à ne connaître que des bonheurs éphémères.

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