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79 – BONNE de Savoie (1449-1503)

79 -  BONNE de Savoie (1449-1503)

Duchesse de Milan (née en 1449 à Chambéry ; morte 1503 à Fossano)

« le mauvais choix milanais »

79/ bonne de  savoie

fille (15° enfant) de Louis I° et d’Anne de Chypre (74)

On avait pensé d’abord la «donner» à Edouard II d’Angleterre mais finalement en 1468, sur le «conseil» de Louis XI fort intéressé par une alliance avec Milan, elle épouse Galéazzo Sforza (1444-1476) duc de Milan, veuf de Dorothée Gonzague (de Mantoue) , musicien et artiste, aussi violent que libertin.

Même s’il avait manifesté sa joie d’avoir trouvé une épouse aussi belle, Galeazzo qui n’aimait pas les Savoie (son beau-frère Amédée IX avait monté un guet apens contre lui lorsqu’il avait traversé la vallée de Suse pour regagner Milan après la mort de son père en 1466) ne cessa de mal considérer sa femme. Le mariage avait d’ailleurs mal commencé puisqu’il avait été accompagné de sordides négociations financières et retardé encore par la suite par la mort de la mère du duc, Blanche Visconti et par la suite, la brutalité et la fougue sexuelle de Galeazzo n’arrangèrent rien, obligeant Bonne (faute de mieux) à manifester sa dignité en refusant  toute relation avec ses batards (sauf ceux nés avant son mariage). Une nouvelle fois depuis Marie Visconti (72), Milan ne portait pas chance aux princesses de Savoie.
Ils ont quatre enfants Jean Galleas II, Emes de Tortone, Blanche qui épouse l’empereur Maximilien et Anne-Maria duchesse de Ferrare.

Tout cela se termine fort mal, Galeazzo est assassiné en 1476, ce qui en soi n’était pas une grosse perte mais le drame perdure car chargée de la régence pour son fils Jean II Sforza ( 1469-1494), Bonne doit lutter contre les Gênois et contre ses beaux-frères surtout Ludovic dit « le More » qui s’acharne contre elle, garantissant les droits de Jean mais pour mieux le réduire. La lutte est confuse et vite inégale, Simonetta le principal conseiller de la duchesse est exécuté en disant à la princesse « Moi je perdrai la tête mais vous l’Etat », ce qui arrive en 1480 avec la défaite complète et inexorable de Bonne pour qui commence pour une vingtaine d’années un interminable calvaire d’isolement et de persécution. Elle est d’abord emprisonnée, écartée des affaires publiques, coupée de ses enfants.Enfin sitôt après la mort de son fils Jean en 1494 ( empoisonné par son oncle), elle est exilée en France à Tours puis à Lyon, ne retournant en Piémont qu’en 1500, lorsque son neveu Philibert-le-Beau lui offre l’hospitalité au château de Fossano l’ancienne demeure de ses cousins Achaïe, où elle meurt bientôt triste et isolée, n’ayant plus rien à attendre de la vie : sa fille Blanche retirée au Tyrol s’étiole d’anorexie et de tristesse délaissée par son mari l’empereur Maximilien, ajoutons y la mort en 1497 de sa seconde fille Anne-Marie, épouse d’Alphonse d’Este, enfin les Français envahissent l’Italie et la Lombardie. Certes en 1500, à la grande joie de sa belle-sœur, Ludovic est capturé (et mourra en prison à Loches en 1508) mais le duché de Milan pour lequel elle s’était tant dévouée perd définitivement son indépendance.

Bonne avait été le témoin de la dernière période de splendeur de Milan , mais elle n’avait pu ni su défendre cette capitale contre ses ennemis ( plus intérieurs qu’extérieurs)

DI SAN TOMMASO F. (marchese) : Notizie intorno alla vita di Bona di Savoia moglie di Galeazzo Maria Sforza duca di Milano confermate con documenti autentici / -Turin,, 1838. -, 90 p.

CLARETTA G.: Gli ultimi anni di Bona di Savoia duchessa di Milano . 1870 . 32 p. ( archivio storico italina 3° serie. t 12. P.1)

ARICI Z.: Bona di Savoia duchessa di Milano (1449-1503) / Turin [etc.] :, 1935. , 243 p.