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b) Les 41 « duchesses » du XV° au XVIII°s (70 à 105)

1° COUPLE DUCAL : Amédée VIII (né en 1383, 19° comte puis 1° duc, de 1391-1440) épousa MARIE DE BOURGOGNE (70, 1380-1422). cette dernière lui donna neuf enfants avant de mourir et de permettre ainsi à son mari inconsolable de lui survivre 18 ans jusqu'en 1451 et de devenir lui-même antipape pendant dix ans de 1439 à 1449.

2° COUPLE DUCAL : Louis (1413-1465)  fils d 'Amédée VIII épousa en 1433 ANNE DE CHYPRE (74, 1418-1462)fille du roi Janus . Cette union commença mal du fait de la pression et des intrigues du clan cypriote et de la faiblesse politique du marié. Bien sûr il faisait entrer le titre royal chez les Savoie qui n'attendaient que cela. Anne eut assez d'habileté pour marier en 1445 son frère Jean avec Anne de Montferrat elle même cousine de Louis  puis pour offrir des mariages français à ses enfants ( sa fille Charlotte avec le dauphin de France , le futur Louis XI et son fils le futur Amédée IX avec Yolande de France). même si l'influence française aggrava le déclin de la famille ducale. Cependant sa célébrité vient surtout surtout de son influence décisive pour l'achat en 1452 par les Savoie de la relique du Saint-Suaire.et de son matrimonial d'avoir donné 19 enfants à son mari et à la Savoie le cépage cypriote de la Roussette

Le 3° duc : Amédée IX ( 1435-1472)fils de Louis I°, épousa YOLANDE DE FRANCE (81, 1434-1478).fille du roi Charles VII , qui exerça de fait le pouvoir à la place de son mari faible et épileptique auquel elle donna néanmoins IO enfants  ( les Savoie prenaient l'habitude des grandes familles). Elle profita de la piété et du désintérêt matériel de son mari pour avoir un actif rôle poltique auprès de son fils Philibert le Chasseur (1465-1482) et à défendre les intérêts savoyards face aux intrigues et aux politiques de ses parents, ennemis et concurrents de France et de Bourgogne

4° Duc : Philibert 1° (né en 1465-1472-1482) épousa sa cousine BLANCHE-MARIE DE SFORZA (82, 1472-1510).qui veuve se remaria avec Maximilien d'Autriche

5° Duc Charles 1° (1468-1490) ; fils d'Amédée IX, conquérant de Saluces épousa en 1485 BLANCHE DE MONTFERRAT (83, 1472-1519 ).liée aux Paléologue ,qui assura de 1490 à 1496 la régence pour son fils Charles

6° Duc : CHARLES II ;(1489-1496) sans alliance.

7° Duc : Philippe II de Bresse ( 1438-1497) dit "sans terre" fils de Louis I°qui dut combattre sa mère puis alterner entre la France et la Bourgogne,   et qui épousa en premières  noces Marguerite de Bourbon(89? 1438-1483)  qui lui donna trois enfants (dont Louise 92 et le duc Philibert le Beau ) puis CLAUDINE DE BROSSE (91, 1450-1513) fille du comte  de Penthievre chambellan du toi Charles VIII, mère de six enfants( dont le duc Charles III). De son côté Philippe n'eut pas moins de sept enfants illégitimes dont René de Savoie-Tende

MARGUERITE D’AUTRICHE (93, 1480-1530) fille de Maximilien de Habsbourg et petite-fille de Charle Le Téméraire  aurait dû épouser le dauphin Charles (futur Charles VIII) En fait tout échoua et Marguerite se retrouva mariée en 1497 avec Juan d'Aragon et par lui marraine et tante de l'empereur Charles Quint .  Veuve, Marguerite se marie en secondes noces  avec son cousin Philibert le Beau 8°duc. (148O-1504) et tenta encore vainement de réconcilier les Habsbourg et les Valois ( paix de Cambrai dite des Dames en 1529 et mariage eN 1530 du FRANÇOIS 1° DE FRANCE  AVEC SA NIÈCE ELEONORE DE Habsbourg)


le 9° Duc : Charles II OU  III 1486-1553)fils de Philippe II de Savoie  ; épousa BEATRICE DE PORTUGAL (94/ 1504-1538) fille de Manuel I° de Portugal  et par là SOEUR de l'impératrice D'ISABELLE (et  belle-soeur de Charles Quint )


10° Duc : Emmanuel-Philibert (1528-1580), fils de Charles III, épousa MARGUERITE DE VALOIS (96) (1523-1574). On envisage successivement de marier cette fille de François 1er avec deux neveux de l'Empereur Charles Quint. Elle n'aurait voulu épouser qu'un roi, néanmoins en 1559 au lendemain du traité de Cateau-Cambrésis ; et elle épouse le jeune duc de Savoie Emmanuel-Philibert auquel elle apporte le Piémont et la Savoie que les Français détiennent depuis 24 ans.

Comme le précise Madame de Lafayette dans "la Princesse de Clèves" :

« Cette princesse était dans une grande considération par le crédit qu'elle avait sur le roi, son frère (Henri II) ; et ce crédit était si grand que le roi en faisant la paix, consentait à rendre le Piémont pour lui faire épouser le duc de Savoie. Quoiqu'elle eût désiré toute sa vie de se marier, elle n'avait jamais voulu épouser qu'un souverain, et elle avait refusé pour cette raison le roi de Navarre, lorsqu'il était duc de Vendôme, et avait toujours souhaité M. de Savoie ; elle avait conservé de l'inclination pour lui depuis qu'elle l'avait vu à Nice à l'entrevue du roi François premier et du pape Paul troisième. »

Sitôt la paix signée le 3 avril, on s’était empressé de préparer les fêtes des mariages que l’on venait de négocier, celui d’Emmanuel et Marguerite mais aussi celui de Philippe II roi d’Espagne et d’Elisabeth de France (fille d’Henri II donc nièce de Marguerite). Le 21 juin, le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, accompagné de cent cinquante gentilshommes, vêtus de pourpoints de satin rouge, de chausses cramoisies.et d'une casaque de velours noir brodé. de passements d'or, fit une entrée solennelle. Chaque cavalier portait sur son cheval une mallette de velours noir fermée de boucles d'argent Le duc d'Orléans, second fils du roi, plus tard Charles IX, le reçut aux portes de la ville et le conduisit au Louvre[ où l’on célébra d’urgence la cérémonie des fiançailles qui se terminèrent tragiquement puisque c’est au cours de ces fêtes (ici un malheureux tournoi ) qu’ Henri II va trouver la mort. (obligeant néanmoins ses proches à célébrer le mariage tout de suite et dans la plus grande simplicité car on pouvait craindre un revirement d’Emmanuel –Philibert.

Avec un tel début et avec des âges déjà élevés ( à son mariage la duchesse avait 36 ans ce qui était déjà un bel âge en face d’un mari de cinq ans plus jeune), le couple ne pouvait apparaître pleinement harmonieux ni heureux, ce qui explique qu’il n’aboutit qu’à un seul fils Charles Emmanuel né à Rivoli en 1562 (alors que le duc s’enorgueillit de six bâtards et enfants naturels) pour lequel la princesse se dévoua avec passion délaissant toute initiative politique.


11° Duc : Charles-Emmanuel I° (1562-1630), fils unique d'Emmanuel-Philibert, il essaya vainement de défendre ses Etats contre la France et l'Espagne, tout comme il tenta vainement de s'emparer du Chablais et même de devenir roi de France ;  puis en 1601 de reconquérir Genève (...)  La conquête de Montferrat et de Mantoue provoqua une guerre avec la France. Il ne peut obtenir le trône de France et encore moins la Provence et Saluces.  D'ailleurs en 1601 il ne peut prendre Genève et doit bientôt céder le Buggy, le Valromey et le pays de Gex (échanger contre le marquisat de Saluces au traité de Lyon 1601).

Il avait épousé en 1585 CATHERINE-MICHELLE D’AUTRICHE (97) (1567-1597). Duchesse de Savoie, 2° fille de Philippe II d’Espagne soeur de la duchesse Marguerite de Savoie (96) petite-fille de Charles Quint, elle épouse en 1585 son cousin germain Charles-Emmanuel Ier (1562-?) le mariage correspondait à la volonté du jeune duc Charles-Emmanuel d’obtenir l’Alliance Espagnole pour conquérir Genève et les Pays-Bas. Philippe II avait refusé à Emmanuel-Philibert de passer roi du Portugal. D’ailleurs le même Philippe préférait payer la dot de sa fille plutôt de renoncer sa victoire.
Le père Ménéstrier a décrit avec lyrisme l’éclat de la réception du jeune couple dans le port de Nice dans trois bateaux en forme de monstre dont l’un couvert d’yeux faits de miroirs et d’écailles argentées et bigarrées de diverses couleurs supportant un grand écueil couvert d’herbes marines et de corail avec des «nymphes agréablement vêtues, la principale vêtue de brocart d’or avec un beau collier de grosses perles et une ceinture de tortils de perles et de corail, qui tenait dans sa main gauche un vase d’or avec un cœur d’argent couvert d’un rouge transparent, elle portait en sa main droite un sceptre d’or et représentait la ville de Nice. Qui salua la princesse en lui récitant des stances italiennes par lesquelles elle lui offrait les clefs de la ville et le cœur des citoyens «On ne pouvait être plus baroque, plus prétentieux et plus hypocrite.
De nature peu expressive et peu cultivée, raide, avec dix enfants elle fut plus chanceuse que sa soeur Isabelle restée sans enfants de son union avec l’archiduc Charles-Albert de Habsbourg gouverneur des Pays-Bas. Cependant elle ne fut pas sans pouvoir ni intelligence, fidèle à son mari pourtant notoirement infidèle elle présida ainsi le conseil de Savoie surtout pour les affaires militaires et extérieures plus présente en piémont et à Nice elle ne va jamais en Savoie. soutenant pleinement l’Alliance Hispano-Savoyarde. Elle est enterrée en 1597 à Vicoforte dans la basilique construit par son marie qu’il avait encore 30 ans à lui survivre. Elle favorisa de ce faite l’introduction des rîtes espagnoles à la cour du Turin. Du fait de sa dot non-payée, elle justifia la prétention des Savoie sur les droits dynastiques des monarques espagnoles, mais elle ne put fournir à son mari, l'alliance espagnole pourtant bien utile. Charles-Emmanuel était mort en 1630 n'ayant pu à son grand regret conquérir le trône de France ou tout au moins la Provence, à l'inverse ayant perdu la Savoie et Pignerol, n'ayant gagné que dix enfants illégitimes en supplément des dix premiers légitimes.


12° Duc : Victor-Amédée I° (né à Turin en 1587, est mort à Vercelli en1637), deuxième fils de Charles-Emmanuel Ier et de CATHERINE-MICHELLE (97) son frère aîné était mort à 19 ans à 1605. Donc il a été duc de Savoie en 1630 à la mort de son père Charles-Emmanuel Ier. (Quoique beau-frère par sa femme CHRISTINE de France soeur de Louis XIII) il a constamment hésité entre l'alliance française et l'alliance espagnole battu par Louis XIII, il signe le traité de Cherasco, ce qui l'empêche pas de changer son alliance en 1636 et de signer le traité de Rivoli en alliance avec la France contre l'Autriche. Quoique victorieux il meurt en 1637  il est entéreeé en Saint-Eusèbe de Vermeil. Il avait épousé en 1619 CHRISTINE DE FRANCE (101)/ 1605-1663) âgé alors de 13 ans. Troisième enfant et deuxième fille de Henri IV de France. Victor-Amédée se retrouva ainsi beau-frère à la fois de Louis XIII de France et de Philippe IV d'Espagne et de Charles Ier d'Angleterre. Les deux époux avait 19 ans de différence En 18 ans ils eurent sept enfants.

Son fils Charles-Emmanuel II (1634-1675) lui succéda en 1638. Victor-Amédée Ier meurt en 1637 certainement assassiné sans que l'on sache par qui (français ou espagnole). Sa femme CHRISTINE de France assure la régence jusqu'en 1648 malgré les contestations de ses oncles Maurice et Thomas. Elle émerveilla au début la cour de Turin par sa beauté et par ses fêtes. Elle assura la régence pour son fils François-Hyacinthe né en 1632 mais mort en 1638. Alors que son succéder et le frère n'avait que quatre ans. (1632-1638). Remplacé par un frère âgé seulement de 4 ans. Christine continua sa régence malgré l'hostilité de ses beaux-frères et belles-soeurs qui entraine la duchesse de fuir en Savoie, jugé plus fidèle que le piémont. Coincée entre sa famille française et sa famille Savoyarde Christine va rester en savoie jusqu'en 1642. Elle y resta célèbre par les faites qu'elle y donna avec son ami et amant Philippe d'Aglié. Elle se rendit célèbre dans le capitale douchée par la construction de la façade de la Chapelle du château et par la construction des Eglises Jésuites (actuel église Notre-Dame). Réconciliée avec ses beaux-frères en 1642 elle s'allie alors du nouveau avec la France ce qui va lui permettre de continuer à exercer le pouvoir pour son fils encore pendant 20 ans. C'est pendant cette période calme et glorieuse qu'elle soutient son rang de fille de roi et de soeur de reine (par Henriette de France reine d'Angleterre). En effet protectrice de l'historien Guichenon elle dirige la rédaction de la remarquable "Histoire de la Royale Maison de Savoie". Et le dessinateur Bergonio  lui procure l'immense et le prestigieux (tableau chronologique à la gloire de la famille régnante de la Savoie. Ainsi que la rédaction de célèbre "Theatrum Sabaudiae". Ventant les Etats de savoie.

En vieillissant Christine se tourne de plus en plus vers la religion, en particulier pour aider l'ordre des carmélites (chez qui elle se fera inhumée à Turin). C'est aussi à Turin qu'elle édifie le Palais de Valentino qui lui rappel les châteaux français de son enfance. Elle essaie de marier ses enfants loin de toute influence espagnole. d'où le mariage bavarois de sa fille Adélaïde-Henriette (103) (1336-1676) puis de sa fille Marguerite (102) avec le prince de Parme. Néanmoins le mariage de son fils Charles-Emmanuel avec sa nièce Françoise-Madeleine d'Orléans (104) qui au départ émerveilla l'opinion par l'amour entre les deux époux se termina tragiquement par la morte conjointe de Christine et de sa belle-fille en 16??.


13° Duc : François-Hyacinthe (1632-1638), frère de Charles-Emmanuel II mort trop tôt. ; sans alliance.


14° Duc : Charles-Emmanuel II (1634-1675) un homme relativement peu cultivé et peu intelligent mais soucieux de progrès et de ce faite fidèle à l'alliance française et protecteur des arts et des commerces. C'est ainsi qu'en 1648 il commence la modernisation de Turin avec la construction de nouveau Palais Royale et en 1652 c'est lui qui aménage le chemin de la Grotte (sur la montagne des Echelles pour le transport des marchandise entre la France et l'Italie). en 1652 il octroie sa tolérance et son pardon aux Protestants vaudois. Il avait épousé en 1663 FRANCOISE-MADELEINE D’ORLEANS (104 -1648-1664) nièce de Louis XIII et de sa femme puis en 1665  en secondes noces avec MARIE-JEANNE-BAPTISTE DE SAVOIE-NEMOURS (105 - 1644-1724), descendante d'Henri IV, qui avait été fiancé à son cousin Charles V de Lorraine. Marie Madeleine était la soeur de Marie-Françoise de Nemours reine de Portugal.  Charles-Emmanuel meurt en 1675 à 41 ans  laissant pour 10 ans la récence à sa femme pour leur fils Victor-Amédée II 1670-1731). Marie-Jeanne est le symbole de l'influence française en Piémont. Née et élevée à Paris, elle resta toute sa vie liée au milieu parisien (en particulier avec Madame de Lafayette). Soucieuse de garder le pouvoir elle tenta de marier son fils à sa nièce (donc sa cousine) Isabelle de Portugal. Ce qui eû permis de donner ce royaume à Victor et donc de garder pour elle le Piémont. Il refusa d'où le mariage de ce dernier en 1685 avec Anne d'Orléans (135) nièce de Louis XIV. La duchesse mère sut se résigner à la nouvelle situation et à la retraite. Se réconciliant avec sa belle-fille et avec ses petites-filles. On avait commencé dans les alcôves mais tout se terminé dans une félicité de bon aloi comme le prouve le célèbre Palais Madame que son fils lui fit construire près de Palais Royale par le célèbre architecte Juvarra. Elle n'en fût pas moins une souveraine politique car il fallut attendre deux siècles après pour retrouver au Palais Royale de Turin une nouvelle égérie avec la reine Marguerite (159). Elle ne cessa néanmoins de pleurer misère ce qu'il explique la vente en 1686 de son duché d'Aumale à Louis-August de Bourbon duc du Maine bâtard légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan.

BRUGNELLI BIRAGHI G. , DENOYE POLLONE M.B. : Maria Giovanna Battista di Savoia Nemours, la seconda madame reale. Turin, 1996, 227 p.

MARTINELLI A. et SANNA C. ;: Maria Giovanna di Savoia Nemours, Vita, ambizioni e intrighi di una reggente del Seicento. Turin, 2003. 194 p.

110, 112

15° Duc : Victor-Amédée II (né en 1666, 15° duc de Savoie, dit "le Renard de Savoie",   il avait épousé en 1684 sa cousine  ANNE-MARIE d'ORLEANS (135 - 1669-1728). nièce de roi Louis XIV. fille de Philippe d'Orléans et d'Henriette d'Angleterre, qui lui transmit en héritage l’aînesse de la succession royale britannique (tradition jacobite), ce qui ne fut pas sans importance sur la famille de Savoie. Cette princesse était d’une bonne nature car elle ne semble avoir tiré que des qualités (sic, discrétion, soumission, fidélité) de l’éducation qui lui fut donnée plutôt mal que bien (car sans réelle affection) par sa belle-mère, la célèbre princesse Palatine (1644-1670) avec laquelle son père s’était remarié en 1671. Certes en 1690, son mari lui donne le charmant petit château d’été qui aux portes de Turin, appartenait jusqu’alors à sa cousine Ludovica (101 A) veuve de l’ex-cardinal Maurice de Savoie) et qui en revenant à la jeune souveraine prit le nom de « Vigne de la Reine ». Néanmoins elle mit du temps à avoir un fils né seulement en 1699, ce qui désespéra son mari pourtant fort satisfait du mariage de ses deux premières filles. les deux sœurs épousèrent leurs cousins, les deux frères petits fils de Louis XIV. Adélaïde (136) devenait duchesse de Bourgogne promise au trône de France alors que Marie-Christine (137) devenait duchesse d’Anjou et finalement reine d’Espagne.

En 1713, la reine part en grande pompe à Palerme pour accompagner son époux qui vient prendre possession de son nouveau royaume, ce qui lui vaudra un couronnement solennel et un séjour délicieux mais combien amer puisqu’il faut revenir sur instructions des grandes puissances dont la France représentée par son propre frère, le régent) qui reprennent la Sicile en la compensant par le piètre cadeau de la misérable Sardaigne où bien entendu le couple royal ne mettra jamais les pieds … Elle meurt tristement, solitairement et pieusement en 1724 (peu de temps après sa belle-mère) oubliée depuis longtemps par son mari qui s’intéresse activement à la comtesse de Spigno (137bis) qu’il épousera peu après. La pauvre souveraine déjà peu heureuse en mariage, connut au début du siècle une série de catastrophes qui la brisèrent définitivement, d’abord la grande invasion française de 1707 qui l’obligea à fuir devant ses compatriotes et son propre frère Philippe d’Orléans (le futur régent), puis les décès successifs de ses filles à Versailles (en 1712) et à Madrid (en 1714) et enfin en 1715 la disparition de son fils aîné, le prince de Piémont qui rendit encore plus violent et irrémédiable l’antagonisme entre son mari et son second fils et nouvel héritier Charles-Emmanuel III.

Une lettre de Louis XIV à Victor-Amédée atteste de leurs relations tumultueuses : « Monsieur, puisque la religion, l'honneur, l'intérêt, l'alliance et votre propre signature ne sont rien entre nous, j'envoie mon cousin le duc de Vendôme à la tête de mes armées pour vous expliquer mes intentions. Il ne vous laissera que 24 heures pour vous déterminer »

Victor-Amédée répond à Louis XIV : « Sire, les menaces ne m'épouvantent point. Je prendrai les mesures qui me conviendront le mieux relativement à l'indigne procédé dont on a usé envers mes troupes. Je n'ai que faire de mieux m'expliquer et ne veux entendre aucune proposition »

Victor-Amédée II
 En 1706, aidé par son cousin Eugène de Savoie, il détruit l'armée française qui avait mis le siège devant Turin, il libère le Piémont. Il envahit le Dauphiné et la Provence , mais cette invasion restera sans lendemain. En juillet 1707, il attaque Toulon, bloqué par les Anglais ; la flotte française se saborde mais, le 23 août, les Savoisiens lèvent leur siège. Une nouvelle défaite fait perdre la Savoie à Victor-Amédée. Momentanément brouillé avec l'Autriche en 1709 à qui il reproche de ne pas l'avoir soutenu contre les Français, il garde sa neutralité jusqu'aux traités d'Utrecht (1713) où il finit par faire libérer son duché de Savoie momentanément occupé par l'armée française, recevant de surcroît une partie du Milanais et le royaume de Sicile, ainsi que la titulature royale. Cette île étant trop éloignée pour qu'il puisse la défendre, il doit l'échanger en 1720 avec l'empereur Charles VI contre le royaume de Sardaigne.

Déçu par la mort de ses filles et d'un premier héritier ainsi que par la discrétion de son épouse, il termina sa vie dans le veuvage et dans l'aigreur puisque ayant abdiquer il tenta de reprendre le pouvoir vanta d'en mettre définitivement écarté en 1730.


1° Roi de Sardaigne : Victor-Amédée II (né en 1666-1713-1732 ) ; épousa ANNE D’ORLEANS (135)

2° : Roi de Sardaigne : Charles Emmanuel III (né en 1701-1731-1773) ; épousa en 1° noces ANNE-CHRISTINE DE BAVIERE (138) et en seconde noce POLYXENE DE HESSE-RHEINFELD (139) et en 3° noces ELISABETH DE LORRAINE (140).

3° : Roi de Sardaigne : Victor-Amédée III ( 1726-1773-1796) ; épousa MARIE ANTOINETTE DE BOURBON- ESPAGNE (142).

4° : Roi de Sardaigne : Charles-Emmanuel IV (né en 1751-1796-1802-1819) ; épousa MARIE CLOTILDE DE BOURBON (145)

5° : Roi de Sardaigne : Victor-Emmanuel I°, né en 1759, 5° roi de 1802 à 1826, mort en 1826 ; épousa MARIE-THERESE DE MODENE-ESTE (147).

6° : Roi de Sardaigne : Charles-Félix (né en 1765, 6°roi de 1821 à 1831) ; épousa MARIE-CHRISTINE DE BOURBON-NAPLES (152).

7° : Roi de Sardaigne : Charles-Albert de Savoie-Carignan né en 1770, 7° roi de 1831 à 1849,) ; épousa MARIE-THERESE DE HABSBOURG-LORRAINE (153).

8° : Roi de Sardaigne : Victor-Emmanuel II (né en 1820, 8° roi de S de 1848 à 1861, mort en 1878) ; épousa MARIE-ADELAIDE DE HABSBOURG-LORRAINE (155)


1° Roi d'Italie : Victor-Emmanuel II (1861-1878) ; épousa ROSA VERCELLANI (158).

2° Roi d'Italie : Humbert I° (1878-1900) ; épousa MARGUERITE DE SAVOIE-GENES (159).

3°  Roi d'Italie : Victor-Emmanuel III (1900-1946) épousa HELENE DE MONTENEGRO (160)

4°  Roi d'Italie : Humbert II (1946) ; épousa MARIE-JOSE DE SAXE-COBOURG-GOTHA (165).