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Berold, une mystérieuse première épouse (X°s) – 00

Il y avait une fois, il y a bien longtemps (vers 950), dans un pays lointain (la Germanie et plus précisément en Saxe) un noble ( bien sûr il ne pouvait pas être question d’un homme de modeste origine) nommé Bérold qui tomba amoureux de sa souveraine, ici l’impératrice et qui, faute suprême, fut surpris dans la chambre de cette dernière : un tel scandale ne pouvait pas entraîner moins qu’une sévère punition (on aurait pu craindre pire), ce fut ici l’exil (l’histoire ne nous dit pas si la souveraine fut punie de son côté à moins qu’elle ne fut condamnée à partir avec son « ami ») . En tous les cas, notre coupable se retrouva en Savoie (en « Sabaudia », le pays des sapins) où il eut d’ailleurs bien du mal à s’imposer pour s’y tailler un territoire. Une fois installé, il s’y maria (l’histoire ne nous dit pas avec qui ?) et il en eut un enfant qu’il appela Humbert et qui se retrouva dans l’entourage royal pour y bénéficier de l’ascension qu'on lui connaît… Les successeurs de Cabaret simplifièrent et radicalisèrent l’histoire : Bérold, ici neveu de l’empereur Otton, surprit la femme de ce dernier avec un amant, d’où sa fureur (où va la fidélité féodale ?) et le meurtre qui suivit. L’empereur ne pouvait faire moins que l’éloigner, ce qui amèna notre héros en Provence où il aida le roi Bozon et son frère Rodolphe contre les Maures, les Génois et autres ennemis ( battus bien entendu en particulier à Sardières en Maurienne puis à Novalaise de l’autre côté du col du Mont-Cenis) enfin une fois sa mission bien remplie, il revient en Germanie retrouver sa femme Katherine (?) et son fils Humbert (filiation essentielle pour l’histoire à venir).

On n ‘en finirait pas de trouver au mystérieux Humbert d’illustres origines ayant chacune leur intérêt et originalité et bien sûr les princesses correspondantes. Berold était l’utile intermédiaire avec les empereurs Otton mais dès le XVII° siècle on envisagea une filière avec les marquis d’Ivrée, rois d’Italie théorie amplifiée encore au moment du Risorgimento par le grand historien Luigi Cibrario (1802-1870) et les partisans de l’unité italienne, ce qui n’empêcha point l’apparition ultérieure d’une « école bourguignonne « défendant depuis Frédéric Gingins la Sarraz (1790-1863) jusqu’à Domenico Carutti (1821-1909) l’hypothèse d’un lien avec les carolingiens Bosonides. Georges Manteyer (1867-1948) ramena la raison et l’équilibre en faisant venir notre héros d’une grande famille bourguignonne vraisemblablement gallo-romaine qui aurait perduré ainsi pendant des siècles… hypothèse couramment admise de nos jours (faute de mieux) …