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131 – JOSEPHINE DE LORRAINE-ARMAGNAC (1753-1797)

131 -  JOSEPHINE DE LORRAINE-ARMAGNAC (1753-1797)

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Josephine et Charlotte deLorraine Armagnac

Fille de Louis-Charles de Lorraine-Armagnac et de Constance de Rohan- Montauban, Joséphine était la cousine de la reine Elisabeth de Lorraine, épouse de Charles-Emmanuel III.

En 1768 à Oulx, elle épouse  Victor-Amédée 5° prince de Carignan (1743-1780) ; Oulx était le point évident pour l’entrée dans le royaume des cortéges officiels venus du sud de la France par le Mont-Genèvre (c’est là en particulier que s’étaient mariés aussi en 1760 le futur Victor-Amédée III avec l’espagnole Marie Antoinette.

Elle avait le même âge que son mari, ce qui était assez rare et finalement prometteur d’une agréable union, mais le sort en décida autrement car le jeune prince meurt subitement en 1780 à 36 ans, deux ans après la mort de ses parents, brisant une carrière militaire prometteuse et la laissant veuve pendant 17 ans.

Veuve très tôt et assez isolée (elle n’avait plus que des belles-sœurs), elle se tourna vers les lettres pour échapper à l’ennuyeuse famille royale, d’où une grand nombre de productions littéraires à sous entendus philosophiques (elle fut tentée par l’illuminisme) : « les aventures d’Amélie » ( plutôt antimilitariste), « réflexions sur le suicide », « l’amour vaincu », « la coquette punie par l’amour » « justification d’une jeune femme accusée de coquetterie faite par elle-même », « les aventures du marquis de Belmont écrites par lui-même ou les nouveaux malheurs de l’amour».

Très cultivée et très ouverte (elle se mit en relation avec l’abbé Valperga di Caluso, Vernazza, Angelo Maria Bandini et hors du Piémont avec les frères Verri, Beccaria, Paciaudi, elle chercha à quitter le plus souvent possible Turin qui n’avait que peu d’intérêt pour elle et elle alla visiter Milan, Parme, Venise, Florence, Rome, Naples et bien sûr Paris où elle fréquenta les salons et rencontra Voltaire et Rousseau .

Elle s’est surtout fait connaître de l’opinion en s’occupant de l’éducation de son fils Charles-Emmanuel qu’elle envoya malgré l’avis du roi Victor Amédée III à la nouvelle et moderne école royale militaire de Sorréze, près de Castres et en faisant réformer en style anglais le parc de Le Nôtre à Racconigi.

Elle est morte à temps avant la grande révolution de 1798 ; juste après avoir marié son fils avec une princesse saxonne réputée elle aussi pour sa modernité (133).