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114 – MADELEINE DE SAVOIE-TENDE (1510-1586)

114 - MADELEINE DE SAVOIE -TENDE (1510-1586) ? duchesse de Montmorency

114-madelaine de savoiee Tende AnneFille de René, comte de Villard-en-Bresse, (1488-1525, fils illégitime de Philippe sans terre) et de Anne de Lascaris, comtesse de Tende et de Vintimille (113).

Sous l’impulsion de Louise de Savoie sa tante, elle épouse en 1527 Anne de Montmorency (1492-1567) le grand ami de François I° qui lui donne le titre de baronne de Fère et de Momberon. Ce grand mariage assurait d’un côté aux Savoie-Tende la puissance et d’un autre côté il étendait utilement la richesse et le réseau de «l’empire Montmorency».

Anne est alors à la tête d’une des plus grandes puissances politiques de France, gouverneur du Languedoc, connétable et maréchal de France, duc et pair avec plus de 600 fiefs, grand général et grand négociateur ( c’est lui qui signe la paix de Cateau-Cambresis en 1558). Sa sœur, Louise, fut la mère de l’amiral de Coligny, parenté qui explique le remariage de la propre nièce (par alliance) d’Anne et de Madeleine (117ter) avec le vieux chef protestant mais remarquons à ce sujet la coincidence du meurtre de ce dernier en 1572 (inspiré soi-disant) par Anne de Savoie-Nemours, cousine (par alliance) de Madeleine de Montmorency voulant venger le propre meurtre de son mari où elle voyait la main de l’amiral (les Guise étaient les grands ennemis des Montmorency). Les vengeances sont d’autant plus cruelles quand elles se situent dans un même cadre familial.

Anne et Madeleine furent célèbres autant par leur famille (avec 12 enfants) que par leur énorme fortune (dont le château de Chantilly et celui d’Ecouen). Madeleine passa facilement au rang de dame d’honneur d’Elisabeth d’Autriche, femme de Charles IX, et se fit remarquer par sa haine des huguenots. Même si elle ne joua pas de rôle politique essentiel, elle n’en demeura pas moins le pivot de la plupart des opérations familiales de ses frères et sœurs.

Madeleine ne put manquer de noter le changement de sa vie après la mort du roi Henri II qui suscita un net déclin de la puissance des Montmorency face à la montée en puissance des Guise et aux conflits croissants entre intransigeants catholiques et intransigeants réformés. En 1567, devenue veuve, toujours austère et sévère, pieuse et fervente catholique mais dépassée par les évènements et la nouvelle génération, elle resta encore pendant près de vingt ans jusqu’à sa mort, plus un mythe qu’une puissance réelle.


 

AMBERT J.M. : Le connétable Anne de Montmorency . Tours, 1880

KERMINA F. : Les Montmorency, grandeur et déclin. Paris, 2002.

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