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51 – BLANCHE DE SAVOIE (1336-1387)

51 - BLANCHE DE SAVOIE (1336-1387)

princesse Visconti

fille d’Aimon (16° comte, 1291-1343) ) et de Yolande de Montferrat (50, 1318-1342)

La vie de la jeune princesse commença mal puisqu’à 7 ans, au moment même où éclate la peste, elle se retrouve orpheline de ses deux parents, néanmoins avec tous ses frères et sœurs légitimes ou non,elle n’est pas isolée au château du Bourget où elle passe son enfance, dans un évident contraste entre le milieu provincial de la cour de Savoie et sa parenté byzantine fruit de sa famille montferratine et même de son aieule Jeanne de Savoie (49)

En 1350 suite à une alliance nouée contre le Montferrat entre le Milanais et la Savoie gérée alors par Louis II de Savoie- Vaud , elle épouse en grande pompe Galeazzo Visconti (1320-1378, donc bien plus âgé qu sa jeune femme et déjà père de deux bâtards) )seigneur de Milan, passionnée de constructions Blanche se fait remarquer par son amour des constructions, c’est ainsi qu’elle est à l’origine du « château vieux » ( futur château Sforza) pour asseoir les droits de son mari. Politique utile car en 1354, le duc Jean Visconti meurt, provoquant un grave conflit entre Galeazzo et son frère et concurrent Barnabé, d’où en 1360 l’installation de Blanche et de sa famille à Pavie ( qui va bientôt devenir un grand centre universitaire, littéraire et artistique avec notamment la présence active de Petrarque qui s’occupa ici justement d’une précieuse bibliothèque ( dite plus tard des Visconti )

On a beaucoup glausé à tort sur la violence et la brutalité de Galeazzo qui fut en fait un mari fidèle constamment assagi par la bonté, la culture et la sagesse de son épouse ( qui lui avait apporté une dot confortable de 40.000 florins d’or)

Même si Amédée VI s’affiche parfois allié aux Montferrat, Blanche et Galeazzo profitent de ses initiatives vers la France pour s’en rapprocher aussi d’où le mariage en 1360 de leur fils Jean âgé à peine de 9 ans avec Isabelle fille de Jean II le Bon et bientôt sœur du roi Charles V. En 1368, le couple Galeazzo-Blanche essaie un nouveau « coup » diplomatique en mariant somptueusement leur fille Yolande avec un fils du roi d’Angleterre Edouard III mais la mort de ce jeune prince vient tout compromettre , il faut attendre 1377 pour qu’on remarie la jeune femme avec cette fois un jeune marquis de Montferrat bientôt assassiné d’où un troisième mariage avec son cousin Louis Visconti Cette union est insuffisante néanmoins pour ramener la paix intérieure et extérieure car Milan est en proie aux divisions entre les Visconti et à la tension grandissante avec le Montferrat, la Savoie et même la papauté – crise aggravée encore par la mort de Galeazzo en 1378. ce qui permet de ralentir un moment la guerre qui a repris entre le Milanais et son encombrant voisin et qui s’aggrave encore lors de la mort de Galeazzo en 1378, la pauvre Blanche crut alors pouvoir souffler un peu car elle ne cessait de se lamenter du conflit entre son mari et son frère mais aussi entre son mari et le pape.

Une nouvelle crise éclate en 1385 lorsque Blanche lance son fils Jean II ( Galeazzo) contre son oncle Barnabé Visconti qu’elle n’a cessé de détester et qui essaie de monter une principauté indépendante à Milan. Certes le jeune prince va l’emporter, liquider ses concurrents et revenir à Milan où il installe sa mère. Néanmoins celle ci voit avec horreur disparaître sa fille Yolande et elle meurt elle-même en 1387 sans avoir pu assister au mariage en 1389 de sa petite-fille Valentine avec Louis de France,(1372-1402) fils de Charles V et futur duc d’Orléans.

Sa dernière œuvre fut néanmoins la création d’un grand couvent de franciscaines à Cartenova près de Lecco en Lombardie.