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12 – ADELE DE SAVOIE (vers 1100-1154)

12 - ADELE, ALIX ou ADELAIDE DE SAVOIE (vers 1100-1154),

Reine de France

Elle est la fille du comte Humbert II de Savoie et de Gisèle de Bourgogne,(10) elle est donc la sœur d’Amédée III, et par sa mère, la nièce du pape Calixte II.

On rapporte qu’elle était si laide, que selon Gislebert de Mons, son premier fiancé le comte de Hainaut avait fui épouvanté lorsqu’il la rencontra pour la première fois...cependant l’évêque Yves de Chartres la dit « de mœurs notoirement honnêtes »

Louis VI dit « le Gros » (1081-1137) avait épousé en 1104 en premières noces Lucienne de Rochefort ( Monlhery ?) , fille du comte de Rochefort, mais en 1107, il avait fait annuler son mariage (l’histoire ne précise pas pourquoi même si on peut supposer le motif courant d’une infécondité de la princesse qui se remaria très vite avec Guichard de Beaujeu alors que Louis, après des années de grande agitation sentimentale et sexuelle, épousa de son côté en 1115 la jeune Adèle (qui n’avait que 15 ans donc 19 ans de moins que son souverain d’époux). L’évêque Yves de Chartres avait pressé le roi d’assurer l’avenir de la dynastie mais Adèle avait aussi un intérêt politique car elle s’enorgueillissait d’un beau réseau familial, en effet par sa mère, elle relevait des comtes de Bourgogne, vassaux d’empire, alliés des ducs bourguignons et des comtes de Flandre car par ses tantes elle était la cousine germaine du duc de Bourgogne Hughes II et de Bauduin VII de Flandre (dit « la Hache ») Enfin elle était aussi la nièce de l’archevêque de Vienne .

Même si évidemment d’inspiration politique, l’union ainsi organisée fut réussie car aspirant à une vie calme, le roi semble en effet avoir été fidèle à sa nouvelle et jeune épouse qui se révéla de son côté attentive, sage et pieuse, fière de ses six fils (dont le roi Louis VII 1120-1180) et de ses trois filles dont Constance qui épousa en 1154 Raymond IV de Toulouse -Elle exerça une influence décisive sur son mari qu’elle suivit presque partout et auquel elle ne cessa de souffler ses décisions . C’est ainsi que dans le grave problème de la Flandre elle eut un rôle décisif, elle avait déjà été choisie comme la nièce d’une comtesse de Flandre puis quand se posa une question de succession , elle inspira le mariage de sa demi-sœur Jeanne de Montferrat avec Guillaume Cliton élu bientôt comte de Flandre.

Elle rompit avec son frère Amédée III et poussa son mari à lui prendre ses biens soi disant pour le punir d’avoir tué le dauphin Guigues IV son beau frère.

En 1137, le roi meurt (d'un excès de bonne chère ?), écartée du pouvoir, semble-t-il par son fils qui accorda sa confiance à l’abbé Suger, elle fait alors un second mariage avec le connétable Mathieu de Montmorency (1100-1160) dont elle eut, semble-t-il, une fille ; mais dont elle se sépara assez rapidement pour se retirer définitivement à l’abbaye de Monmartre (fondée autrefois par Louis VI) où elle s’éteignit et fut enterrée en 1154

En 1148, elle essaya vainement de succéder à son frère Amédée III  sur le siège comtal de Savoie, ce qui donne aux juristes l’occasion de réaffirmer l’importance de la loi salique dans l’Etat savoyard.

En 1153, elle obtient de son mari, de se retirer à l’abbaye de Montmartre qu'elle avait fondée avec son fils le roi Louis VII en 1147 et où elle meurt en novembre 1154. Elle est toujours enterrée dans l’église abbatiale devenue église Saint Pierre de Montmartre


  • RICHARD  J. : les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XI au XIV° S. Paris 1954, Genève 1986.
  • BOURNAZEL E.  : Louis VI le Gros. Fayard. 2007

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