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86 – LOUISE DE SAVOIE (1462-1503)

86 - (bienheureuse) LOUISE DE SAVOIE (1462-1503)

Princesse d’ Orange-Chalons

86 Louise_de_chalons Savoie_bienheureuseLa chance d’être la fille d’un bienheureux et de devenir bienheureuse elle aussi.

Elle était la ( sixième) fille du duc AMÉDÉE IX et de son épouse Yolande de France (81), donc la nièce du roi Louis XI.

Quoique fort différents l'un de l'autre, ses parents qui avaient tous deux juste la trentaine étaient  finalement très attachés l’un à l’autre (Amédée était épileptique et mystique alors que  Yolande brillait par sa vitalité et spn dynmisme.vive et dynamique). Louise est née à Bourg en Bresse dont son père était gouverneur en attendant le trône ducal qu’il obtiendra en 1465 (de faible constitution, il ne supportait pas les fièvres de Chambéry).

Elle reçoit une bonne éducation (surtout religieuse bien sûr) de ses parents qu’elle accompagne dans leurs multiples déplacements. En 1476 et en 1478 elle assiste aux mariages de ses soeurs Anne et Marie.

Très tôt elle a été remarquée par Hughes de Chalon, seigneur d’Orbe d’une puissante famille de seigneurs jurassiens, déjà apparentée aux Savoie et entrée dans la mouvance des ducs de Bourgogne. Les négociations prénuptiales ont été d’autant plus longues que je jeune Hughes est en querelle d’héritage avec son demi-frère aîné et que Charles le Téméraire entend bien profiter de ce mariage pour renforcer sa puissance vis à vis de sa cousine Yolande qui, veuve, est devenue entre temps régente du duché mais qui se retrouve en 1476 au château de Rouvres (près de Dijon) prisonnière de fait avec ses filles, de Charles furieux de ses tergiversations. Quoique toujours désireux de s’unir avec Louise, Hughes reste fidèle à la cause de Bourgogne même après la mort de Charles à Nancy en janvier 1477, ce qui lui vaut de tomber aux mains de Louis XI maintenant tout puissant d’autant plus que la duchesse Yolande meurt en 1478, isolement accablant pour Louise qui n’a 17 ans et qui se retrouve sans aide officielle. C’est à ce moment qu’intervient habilement le roi Louis qui invite à Plessis les Tours les deux orphelines dont il se déclare le protecteur ce qui lui permet de retourner à son profit les projets nuptiaux de ses nièces avec Hughes de Chalons et Philippe de Bade entrant dans la mouvance française. En août 1479, le mariage de Louise est célébré à Dijon tout juste annexé au royaume, le roi accorde à la jeune mariée 60.000 florins et une rente de 6.000 livres et donne en cadeau spécial 80.000 livres à Hughes libéré et pardonné (que ne faut-il pas faire pour accroître l’emprise du roi sur ses parents de Savoie ?).

Le ménage s’établit à Nozeroy près de Besançon ,vieille terre des Chalon donnée en propriété personnelle à Louise où tout de suite la jeune princesse impose son style, mélange de grande piété et d’austérité, de travail, de prière et d’humilité comme l’a décrit sa dame d’honneur Catherine de Saulx. Il est difficile de savoir si elle a imposé la chasteté à son mari  comme certains ont pu l’affirmer. En fait le couple remarqué par son amour réciproque est aussi vite connu pour l’efficacité de sa gestion. Hélas ce bonheur et cet équilibre vertueux ne durent guère puisque Hughes meurt en juillet 1490 à 38 ans après seulement dix ans de mariage.

Pas question de se remarier, Louise repousse les conseils et sollicitations qui ne manquent pas et s’enferme dans une solitude pieuse encore plus austère que ce qu’elle a pu pratiquer les années précédentes . Sous l’influence de son confesseur le cordelier Perrin, elle entre dans le Tiers Ordre de Saint François et suivant en cela le mouvement spirituel de son temps, elle va imiter ses parentes comme ses cousines Marguerite de Savoie (69) 1383-1464) et Jeanne de France (1464-1505), comme sa belle soeur Philippine, qui une fois veuves entrent au couvent. De ce fait en juin 1492, après deux ans de réflexions et de remise en ordre de ses biens , elle aussi entre chez les clarisses d’Orbe pour y adopter la règle de Sainte Claire, religieuse modeste, sereine et anonyme qui s’éteint paisiblement en juin 1502.

En 1531, sous la menace des réformés, son corps sera installé chez les cordeliers de Nozeroy. Epargné par la Révolution, il sera transféré à Turin en 1840 dans la chapelle royale à l’initiative du roi Charles-Albert qui avait obtenu de Rome sa béatification l’année précédente. Bien sûr Louise ne présentait à l’Eglise et à la prospérité ni miracle, ni écrit de moralité ou de théologie mais après tout l’exemple d’une vie pure, charitable et austère pouvait à la fois intéresser l’Eglise officielle, l’opinion régionale et la famille de Savoie. Dans une période de restauration (ou de reconstruction) religieuse, on profitait encore de l’entente entre la papauté et la maison de Savoie en attendant les grandes ruptures de la seconde moitié du siècle.

  • DE SAULX C. : Vie de la bienheureuse Louise de Savoie: écrite par une religieuse du monastère d'Orbe, contemporaine de la sainte, Turin, 1840, reed. 2010.
  • JEUNET F. et THORIN J.H. :Vie de la bienheureuse Louise de Savoie,
  • Dijon 1884.
  • La Sainte de Nozeroy, ou la bienheureuse Louise de Savoie, 1884
  • ZERMATTEN M ; , Louise de Savoie, 1960.

PRIEUR J. Et VUILLIEZ H.  « Bienheureuse Louise de Savoie (1462-1503) », dans Saints et saintes de Savoie, Montmélian. 1999,

elle avait épousé en 1479 Hughes de Châlons de Bourgogne-Ivrée, seigneur d’Orbe (1450- 1490, lié aux Baux d’Orange et aux Armagnac). Restée veuve à 28 ans, elle ne s’occupe plus que de religion, non contente d’avoir transformé en couvent son château jurassien de Nozeroy, elle entre au couvent des clarisses d’Orbe où elle meurt en 1503 en murmurant le nom de Marie) Elle sera béatifiée en 1839

COSTA DE BEAUREGARD Mis: Mme Loyse de Savoye : récit du 15. siècle : amours de sainte . - 2. ed. - Paris : 1907. - 281 p.,

DURIO P. Mgr. : Vita della beata Lodovica di Savoia /. - Rome 1840. - 114 p.

ZERMATTEN M..: Louise de Savoie, dame de Nozeroy, bienfaitrice…. Chens.

ZERMATTEN M. : Un Lys de Savoie : la Bienheureuse Loyse / - [S.l.] : Desclee de Brouwer, 1960. - 218 p. trad.italienne. Turin, 1961.