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148 – MARIE-BEATRICE DE SAVOIE (1793-1840)

148 - MARIE-BEATRICE DE SAVOIE (1793-1840) duchesse de Modène, archiduchesse d’Autriche-Este

« un mauvais mariage »

Fille (aînée) de Marie-Thérèse (147) et de VIctor-Emmanuel I°,

148 Marie Beatrice de Modène
Princesse de Savoie - Archiduchesse de Modène Este - Princesse Habsbourg.

En 1812, elle épouse (avec dispense pontificale) à Cagliari son oncle François-Joseph (1779-1846), duc théorique de Modène depuis 1806 et prince de fait seulement en 1814. Mariage de résignation ( l’époux avait envisagé de s’unir à sa cousine Marie-Louise avant les prétentions de Napoléon. néanmoins la jeune princesse avait la situation flatteuse d’être l’héritière du cardinal d’York (1725-1807) dernier représentant de la famille Stuart et de ses droits sur le Royaume Uni (tout venant de la succession d’Henriette d’Angleterre mère de la reine Anne d’Orléans (135) et on ne pouvait manquer de notre l’homonymie avec Marie de Modène épouse en 1673 de Jacques II Stuart.

On dit que la jeune épouse révulsée par les perspectives des mariages consanguins refusa pendant quatre ans de consommer son mariage, pourtant elle semble s’en être remise puisqu’elle eut de 1817 à 1824 quatre enfants tous unis dans la même malchance dynastique : la plus célèbre fut Marie-Thérèse (1817-1886) -qui fut en 1846 l’épouse (à la fois discrète et fidèle même si peu intelligente ) du comte de Chambord et qui de ce fait passe pour avoir été la dernière reine (théorique) de France. Dans le même genre des causes perdues signalons sa fille Marie-Béatrice, qui épousa Jean-Charles de Bourbon- Espagne successivement prétendant carliste au trône espagnol et dernier prétendant légitimiste en France, François V (1819-1875) réfugié en Autriche après 1859 et 13 ans de règne sans envergure n’ayant eu ni enfant ni héritier, son frère Ferdinand-Charles étant décédé à 28 ans après trois ans seulement de mariage…

En juillet 1813, Marie-Béatrice et son mari revinrent en Autriche (par Zante et Trieste) et un an après à Modène dont ils durent fuir devant l’offensive de Murat pendant les 100 jours de 1815 avant de repartir à nouveau en février 1831 suite aux troubles « prérisorgimentaux » d’Italie centrale.

Francesco se rendit célèbre par son refus de tout dialogue avec le courant libéral d’où une solide et constante persécution du mouvement carbonaro révolutionnaire et une profonde hostilité aux gouvernements qui les aidaient, d’où son refus obstiné (et unique en Europe) de ne pas reconnaître la monarchie d’Orléans.

La part de Marie-Béatrice dans cette politique est restée indubitablement faible mais fille de princes ultra-conservateurs, élevée dans un esprit notoirement réactionnaire, elle ne pouvait pas ne pas être elle-même très attachée à une mentalité antilibérale et anti révolutionnaire insensible même aux quelques progrès économiques de la plaine émiliénne à cette époque dont elle ne put profiter beaucoup puisqu’elle mourut finalement en 1840.

BINI M. : Gli Etsensi. La corte di Modena. Modène. 1999
BIANCHINI BRAGLIA E. : Maria Betrice Vitoria : Rivoluzione e Risorgimento tra Estensi e Savoia. Modène. 2004

149, 1150, 151,