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149 – MARIE-ANNE-CAROLINE DE SAVOIE (1803-1884)

149 - MARIE-ANNE-CAROLINE DE SAVOIE (1803-1884) impératrice d’Autriche

les illusions d’un grand mariage

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Impératrice Hasbourg "mais sans bonheur ni gloire"

née à Rome en 1803, Marie-Anne était la fille de Marie-Thérèse de Modène-Este (147) et de Victor-Emmanuel 1° de Savoie, et la sœur jumelle de Marie-Thérèse de Bourbon-Parme (150).

En 1831 elle s’était mariée d’abord par procuration à Turin avec Ferdinand V (1793-1875) , fils de l’empereur François, alors simple roi de Hongrie avant un mariage plus concret à Vienne, le tout suivi assez rapidement en 1835 par le couronnement impérial à Vienne puis en 1836 par le couronnement royal à Prague et enfin en 1838 par un dernier couronnement royal à Milan. Jamais une princesse de Savoie n’était parvenu à un tel rang (ce fut d’ailleurs la dernière fois que la cour habsbourg put s’offrir une telle série de couronnements).

Les évènements postérieurs firent vite oublier le luxe des cérémonies. Ferdinand était un débile, épileptique et impuissant, dangereux dans son incapacité même pour la monarchie après l’interminable vieillesse de l’empereur François, certes la faiblesse du souverain convenait bien aux ambitions des deux puissants ministres Metternich et Kolovrat mais à la condition ne pas devoir affronter de trop grandes crises aussi il semble bien que ce fut plus contre ces puissances que s’entendirent bientôt Marie-Anne et sa belle sœur Sophie plutôt que pour résoudre les faiblesses familiales des Habsbourg, ce qui explique la surprise de chacun lors de la révolte générale de l’empire au printemps 1848 largement explicable par tant de stagnation et de courte - vues.

On eut beau faire fuir la cour à Ollmutz er renvoyer enfin Metternich, il fallut se résoudre au pire c’est à dire à l’abdication de Ferdinand remplacé immédiatement par son neveu François-Joseph pour la plus grande joie de l’archiduchesse Sophie qui crut arriver ainsi au suprême pouvoir en contrôlant ainsi son fils maintenant sur le trône . Marie-Anne n’avait plus rien à espérer, elle se retira au château de Prague puis dans les environs de cette capitale À Ploshkowitch avec son mari que l’on oublia rapidement mais qui mit néanmoins près de trente ans pour mourir. Loin du monde tout en conservant son titre impérial, n’ayant plus comme plaisir que de brèves visites qui lui permettaient de parler encore italien et surtout piémontais, se consacrant à la prière et à la charité Marie-Anne survécut encore près de 10 ans à son mari pour s’éteindre à son tour dans la solitude en 1884, oubliée de tous , dernier membre vivant de la branche aînée des Savoie, dernière d’un monde disparu.


 

Jean-Luc Dousset, Ferdinand le débile, Le Puy 2016, 298 p.

147,148, 150, 151