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147 – MARIE-THERESE DE MODENE–ESTE (1773-1832)

147 - MARIE-THERESE DE MODENE–ESTE, (1773-1832) duchesse d’Aoste, reine de Sardaigne

« illusions et désillusions «

147 Marie_Terese modene -Este
Plus Habsbourgoise que Savoyarde.

épouse du roi Victor-Emmanuel I°, belle-sœur des comtesses de Provence et d’Artois, (143 et 144) des reines Marie-Clotilde (145) et Marie- Christine( 151).

Née à Modène de Ferdinand-Charles ( Schoenbrunn 1754 - Vienne 1806) fils de l’impératrice Marie-Thérèse donc frère de Marie-Antoinette de France et Marie-Caroline de Naples, et de Marie-Béatrice Riciarda de Modène (fille du duc Ercole III de Modène et de Maria-Teresa de Malaspina, duchesse de Massa et de Carrare).

Marie-Thérèse appartient à une famille nombreuse car Ferdinand Charles a eu 10 enfants dont

147  Marie Thérèse et ses filles
La famille de Victor-Emanuel en exil en Sardaigne.

cinq garçons (Charles-Ambroise , primat de Hongrie en 1808, - François-Joseph duc de Modène 1779-1846 - Maximilien, 1782-1863, grand stratège et expert en art militaire, grand-maître de l’ordre teutonique en 1835- Ferdinand-Charles 1781-1860, gouverneur de Galicie de 1830 à 1845.

Cinq filles dont Marie-Béatrice (1787-1816, qui épouse l’empereur François I_en 1808 ( 1768-1835)

En avril 1789, dans le cadre du rapprochement austro-sarde, elle a épousé à Novare Victor-Emmanuel, duc d’Aoste (1759-1824), il a 20 ans de plus qu’elle, ni beau, ni intelligent, ni agréable… mariage éminement politique qui équilibre les mariages français des années 70 et qui inaugure la nouvelle tendance des Savoie pour les mariages Habsbourg.

En 1793, naissance de son premier enfant, Marie-Béatrice, (148) certes on eut préféré un garçon. De 1794 à 1801, période triste où trois enfants meurent en bas âge et font désespérer de l’avenir…

En 1796, Hercule III, le grand père de Marie-Thérèse, est déposé par les Français, il meurt en 1803, laissant comme héritier et successeur (symbolique) son gendre, le père donc de Marie-Thérèse. 

En 1799, alors que l’on pleure la mort du garçon né deux ans plus tôt et sur lequel on mettait l’espoir de la dynastie, il faut quitter Turin, on s’installe en Italie centrale avant de passer en Sardaigne puis d’en revenir en croyant à une amélioration de la situation politique de la péninsule, mais il faut rapidement se faire une raison sur une solitude et une pauvreté sans espoir. Moment d’autant plus triste qu’entre 1799 et 1802, le couple perd trois enfants (de la petite vérole, ce qui va susciter dorénavant chez Marie-Thérèse une hostilité systématique de la vaccination pour ses trois dernières filles …

En 1802, son beau-frère Charles-Emmanuel très éprouvé par la mort de son épouse Marie-Clotilde de Bourbon (145) abdique, laissant la charge royale à Victor-Emmanuel, Marie-Thérèse devient donc reine mais dans de bien tristes conditions.

1806, le père de la reine meurt, l’héritage (théorique) des Modène-Massa passe à son frère François-Joseph (1779-1846)/ Les menaces françaises sur Rome poussent le couple de Savoie à s’installer définitivement en Sardaigne.

1808, sa sœur cadette Marie-Béatrice se marie avec l’empereur François dont elle est la troisième épouse, mais cette promotion ne fait guère avancer les atouts de la famille de Modène.

1812, désespérant sans doute de lui trouver un meilleur époux, la reine marie sa fille aînée Marie-Béatrice 148 (1793-1840) avec son frère qui a quatorze ans de plus que sa nièce et épouse ( au même moment la reine accouche de sa quatrième fille).

1814, Les princes d’Ancien Régime retrouvent leurs domaines traditionnels, Marie Thérèse (revenue de Sardaigne sur le continent 9 mois après son mari) en Piémont et son frère à Modène, elle essaie de l’imposer comme successeur à son mari en mépris de la loi salique en fonction chez les Savoie, elle accueille donc fort mal le jeune prince Charles-Albert de Carignan mais elle ne peut l’emporter, son mari prenant la décision de rester fidèle à la tradition de la loi salique en Piémont.

1817, elle est grand-mère car sa fille de Modène accouche de Marie-Thérèse, future comtesse de Chambord. Obstinée dans son conservatisme, elle fait renvoyer le comte Frédéric de Vallaise d’origine valdotaine, secrétaire d’Etat aux affaires extérieures partisan d’un relâchement de la politique royale de réaction ( il en mourra de dépit en 1823) . Faute d’avoir pu écarté Charles-Albert, elle essaie de lui faire épouser une de ses filles, ce que le jeune prince sentant le danger refuse, préférant choisir une princesse toscane ( 153) en fait habsbourg, ce que la souveraine ne pourra jamais lui pardonner……

Après la révolution de 1821 et l’abdication de Victor-Emmanuel, le couple royal s’établit à Nice, puis à Lucques et Modène et enfin en 1822 à Moncalieri où le roi meurt en janvier 1824.

1830, elle marie à Lucques sa fille Marie-Thérèse ( 150,/ 1803-1879) avec le prince Charles II de Bourbon-Parme

Février 1831, elle assiste à Milan au somptueux mariage de sa fille, Marie-Anne(149- 1803-1884), avec le prince héritier d’Autriche Ferdinand ( 1793-1875). Face aux bruits de Révolution, le jeune roi Charles-Albert devenu conservateur est très satisfait de cette union qui symbolise la nouvelle alliance entre l’empire Habsbourg et le royaume de Sardaigne., mais cela ne le réconcilie pas pour autant avec la reine et ses filles qui se souviennent avec amertume de la querelle successorale de 1814 et surtout de la « révolution » de 1821

1832, Marie-Thérèse meurt à Gênes …. c’est à ce moment que sa fille Marie-Christine (151-1812-1836), dernière d’une série malchanceuse, épouse, malgré elle, Ferdinand II de Naples (1810-1859)

143, 144, 145, 146, 148, 149, 150, 151, 152, 153

Festorazzi R. : la regina infelice, lettere di amore segrete di Maria Teresa di Savoia. Milan . 2002.