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163 – MAFALDA DE SAVOIE (1902-1944)

163 - MAFALDA DE SAVOIE (1902-1944)princesse de Hesse-Cassel

la princesse martyre

163 mafalda
Un mariage germanique pour sauver la maison Savoie.

Mafalda, est la dernière des filles de Victor-Emmanuel III et de son épouse Hélène de Montenegro (160) qui avait déjà eu trois autres filles et un garçon.

163. mariage Mafalda
A Racconigi, un grand mariage conservateur. Peut-on envisager une Alliance italo-germanique?

Elevée d’une manière moderne ( en dépit aussi des difficultés dûes à la guerre), elle se révéla joyeuse et ouverte (la seule enfant qui, disait-on, faisait rire automatiquement sa mère).

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Malfalda de Savoie, princesse de Hesse, victime des Nazis.

Elle s’est mariée le 23 septembre 1925 à Racconigi avec le prince Philippe de Hesse, lui-même fils d’un grand noble allemand, tout fier d’être autant lié aux Hohenzollern qu’aux Windsor–Hanovre et aux Saxe-Cobourg et qui avait été durant quelques semaines un éphémère roi de Finlande en 1918. Philippe semble être entré en relation avec les Savoie par l’intermédiaire de la tante même de Mafalda ,la sœur de la reine Hélène, qui avait épousé un de ses cousins Hesse.

Le roi Victor ravi du mariage de sa fille eût voulu le célébrer à Rome mais du fait de l’absence de la famille protestante du prince et de la maladie de la reine-mère Marguerite (159), on se résigna à une cérémonie plus simple à Racconigi ( plus proche de la résidence de la vieille souveraine à Bordighera). En compensation de cette « gène », le roi donna en cadeau de mariage au jeune couple une villa proche de la villa Savoia, sa résidence romaine habituelle, « la villa Polyxène » (du nom d’une épouse de Charles-Emmanuel III (139), elle-même originaire de Hesse-139).

Tout s’annonçait au mieux, la princesse partageant sa vie entre l’Allemagne et l’Italie, eut quatre fils dont elle s’occupa avec soin sans négliger pour autant la vie mondaine des deux pays. Officiellement elle ne faisait pas de politique même si elle ne pouvait s’empêcher de manifester son intérêt pour Mussolini suivant en cela les choix de sa grand mère et de ses cousins Aoste, d’où sa quasi rupture avec son frère Humbert, dont elle n’admettait ni la vie sexuelle débridée ni les choix politiques libéraux et surtout avec sa belle-sœur Marie-José de Belgique dont la liberté d’allure et l’audace politique ne pouvaient lui convenir, d’autant que peu à peu elle-même s’affichait parmi les partisans ouverts et actifs du führer que son mari servait avec autant de passion que d’intérêt.

A la fin août 1943, elle se rend à Sofia retrouver sa sœur Jeanne (161) au moment de la maladie et de la mort de son mari Boris III, (un Saxe- Cobourg donc lointain cousin de Philippe de Hesse, peut-être assassiné par Hitler pour n’avoir pas été un allié sûr ?). C’est là qu’apprenant l’armistice entre l’Italie et les alliés, elle décide de revenir au plus vite en Italie, d’autant que son père ne l’a pas prévenue de ses plans et en particulier du revirement des alliances (par méfiance peut être aussi envers son gendre trop lié au grand état-major allemand). Elle débarque donc le 12 septembre dans un petit aéroport des Abruzzes au moment même où les Allemands libèrent Mussolini et occupent Rome que ses parents ont quitté peu de temps auparavant. Non sans difficulté ni prudence, elle ne rejoint pas ces derniers mais se rend dans la capitale pour reprendre ses enfants (en fait déposés par la reine Hélène au Vatican auprès de l’abbé Montini, le futur Paul VI ) et là, suprême maladresse, forte de sa citoyenneté allemande elle joint l’ambassade d’Allemagne pour appeler son mari au téléphone (à moins qu’elle n’y ait été appelée pour répondre à un soi-disant appel de ce dernier) en tous les cas c’est un piége car elle y est arrêtée (Hitler furieux de la trahison du roi tient à se venger sur toute la famille royale) elle se retrouve donc transférée à Munich puis à Berlin, Bolzano et enfin à Buchenwald où sous le nom de frau von Weber elle partage un pauvre bâtiment avec un député socialiste allemand emprisonné ici avec sa femme ; et où elle passe l’hiver misérablement sans nourriture, sans feu ni vêtement (n’ayant à sa disposition que ce qu’elle portait sur elle en septembre). C’est là qu’elle est atteinte par le bombardement américain (le seul) du 24 août 1944, dont elle sort gravement blessée. Mal opérée et encore plus mal soignée, elle meurt dans l’anonymat et l’indifférence générale quatre jours après. Elle est enterrée dans le Taunus en Franconie au château des Hesse à Kronberg.

Son mari, quoique consigné à Dachau pendant cette époque, sortira indemne de ces épreuves, il se remariera plus tard et ne mourra qu’en 1980.


 

PECORARI F : Vita e morte di S.A.R. la principessa Mafalda di Savoia. Hesse, 1945.

CARPENATO,Daisy di Carpenetto. Il martirio di Mafalda, principessa sabauda. Suppl. "Italia Nuova", 1946, n. 97.

GALIMBERTI B: Mafalda di Savoia, martire di Biuchenwald. Turin, , 1951

BARNESCHI R : Frau Von Weber : vita e morte di Mafalda di Savoia a Buchenwald / - 5. ed. - Milan :, 1982. - 151 p.

VIGNOLI G, DE LEONARDIS M sous la direction de TARO G : La vicenda storica di Mafalda di Savoia. – Gênes : 1996]. - 51 p.. ( Actes du congrèes de Gênes, Gênes 1994.)

SICCARDI C: "Mafalda di Savoia. Dalla reggia al lager di Buchenwald" Milan, 1999

SICCARDI C : Mafalda di Savoia / Milan 2001. - 309 p.

SAFIER M : Mafalda di Savoia Assia : un ostaggio nelle mani di Hitler /- Foggia 2006. - 165 p., [14) p