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101bis – LOUISE-CHRISTINE DE SAVOIE (1629-1692)

101bis - LOUISE-CHRISTINE DE SAVOIE (1629-1692)

fille de Victor-Amédée I° et de Christine de France, sœur de Charles Emmanuel I)

Louise-Christine de Savoie, princesse d'Oneglia, avec son frère François-Hyacinthe
Louise-Christine de Savoie, princesse d'Oneglia, avec son frère François-Hyacinthe

Toute jeune, à 8-9 ans elle dut souffrir la mort de son père puis celles de ses frères Louis-Amédée et François- Hyacinthe et enfin la lutte entre sa mère et ses beaux-frères en 1638-1640, d’où sa fuite provisoire en Savoie et ce n’est qu’à son retour qu’elle entre enfin dans l’histoire puisque sa mère la sacrifie à sa réconciliation familiale en lui faisant épouser en 1642 son oncle le cardinal Maurice de Savoie (1593-1657) qui, réduit à l’état laïc, est nommé gouverneur de Nice, ce mariage politique était sans avenir et sans amour bien sûr (l’ex-prélat avait 23 ans de plus que sa jeune épouse) ; mais curieusement non sans respect réciproque.

Le couple s’installa à Nice où Maurice fut nommé gouverneur avant de revenir à Turin dans une retraite dorée, mondaine, pleine de passions artistiques et littéraires, partageant son temps entre un palais collatéral du palais royal de Turin (l’actuel palais du Chablais) et dans la villa dite «Ludovica» construite par le prince en référence à sa femme, sous la compétence architecturale de Carlo et d’Amedeo di Castellamonte au dessus du Pô et où l’on discuta beaucoup de tout dans le cadre de la célèbre académie des Solinghi, une des premières sociétés savantes des Etats de Savoie.

La princesse réputée pour sa grâce et son esprit survécut pendant une génération à son mari. Sans enfant (et pour cause), seule survivante (ou presque) des Savoie, des Carignan et des Bourbons Louise-Christine conserva sa retraite dorée jusqu’à son décès en 1692, la transmettant ensuite par testament à la duchesse Anne d’Orléans (135) qui était doublement sa nièce par alliance (par sa mère et par son frère), ce qui permit d’appeler dorénavant le palais «Vigne de la reine».

Résignée, paisible et réaliste, celle qui était à la fois tante de louis XIV et grande tante du prince Eugène, vécut calmement et finalement dépassa l’antagonisme entre les Bourbons et les Habsbourg tout comme celui entre les Orléans et les Savoie  et celui entre les Savoie et les Carignan.